Volière chez Chanel, mosaïque de malles chez Vuitton

Clap de fin pour les défilés de PAP printemps été 2025. Tandis que la France est au bord de la faillite et, après la guerre en Ukraine, le Moyen Orient qui menace de s’embraser, la planète mode a défilé, comme si de rien n’était, pendant huit jours; les deux maisons ont retrouvé leur lieu emblématique, le Grand palais pour Chanel, la Cour carré pour Vuitton- avec deux show accessibles en streaming. Arrivée des peoples-la plupart asiatiques- en total look de la rue Cambon ou imaginé par Nicolas Guesquière pour Vuitton, point de défilé désormais sans photo call, drones pour des vues aériennes, voire la privatisation de l’esplanade du Louvre- Bernard Arnault pouvant compter sur les largesses de la Mairie de paris. Il est désormais partout chez lui, dans la capitale, après ces JO qui ont transformé Dior en ligne de sportswear-lire article– et inspiré des parkas montgolfières, portées sur des pantys, qui ouvrent le défilé- moins heureuses que celle qui s’élevait avec la flamme olympique dans le ciel de Paris. Parqués derrière des barrières, les fans hurlent à chaque arrivée de voiture officielle sans trop savoir sur qui; Cate Blanchett, lunettes noires, la chanteuse Yseult et ses formes généreuses, le show Vuitton est d’abord dehors. Sur le catwalk, composé de fausses malles accolées qui dominent l’assistance, les mannequins portent maquillage nude, des sautoirs au cou et jusqu’à deux sacs, ligne d’accessoires oblige. Robes bretelles à la coupe parfaite, tailleurs aux lignes modernes, le luxe sans chichi-Brigitte Macron appréciera.

La cape, star chez Chanel

Point de salut final au défilé Chanel, la maison au double C n’a plus de créateur attitré et semble s’en porter très bien. Tout l’univers de Mademoiselle se décline avec des tailleurs en jersey aux vestes courtes, jupes au genou fendues, portés sur des derbys blanches et noirs, à plateformes et talons. Tout au plus s’y ajoute une petite cape, reine de la saison, à retrouver, en mousseline, sur les robes ou combinaisons. Couleurs pastels, shorts, jupe-culottes, beaucoup de modèles sont très girly, avec, grande première, quelques mannequins aux formes généreuses. L’inclusivité est au rendez-vous, même si la ligne Chanel sied peu aux rondes. Le blanc scintille, le noir aussi pour le soir; le catogan en satin noir se fait ceinture sur des robes en crochet, tour de cou sur des capes aériennes; les fleurs explosent sur fond noir ou blanc pour des soies imprimées; du cuir, du jean, les modèles s’enchaînent devant les invités placés sur des chaises de jardin-avec un petit coussin et le traditionnel goody maison, Chanel étant désormais la seule maison de luxe à continuer cette tradition coûteuse mais attentionnée. En final, la chanteuse Riley Keough-petite fille d’Elvis Presley- a repris Prince, en s’élevant sur la balançoire blanche de l’immense volière, devant Angèle, méconnaissable avec sa nouvelle coupe, ou encore Vanessa Paradis, paraissant vingt ans.

AW

Défilés Printemps été 2025 à retrouver sur Chanel.com et LouisVuitton.com

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