Je crois que cette semaine, j’ai touché le fond. Et réalisé à quel point avoir une voiture à Paris était une malédiction que je m’imposais pour quelques rares moments d’utilisation. Toute petite -c’est une ancienne Austin mini que mes enfants appellent la « bébé voiture », il n’y a que la Smart pour rivaliser en matière de parking. Avec la carte riverain, la somme est modique -3 euros 25 la semaine et une fois garée, la voiture ne demande qu’une visite hebdomadaire pour changer le ticket. Bref, une gestion assez simple. Sauf qu’au mois d’octobre, la carte est devenue périmée… Direction donc en urgence le centre pour en faire établir une sur place, dans un immeuble glauque près de la porte de Vincennes. Une heure d’attente plus tard, j’arrive avec les documents demandés et un grand sourire pour m’entendre dire que vu que je ne suis plus à l’adresse qui figure sur la carte grise -j’ai déménagé dans le même arrondissement deux rues plus loin, il faut que je refasse faire d’abord ma carte grise. Direction donc la mairie du 6ème où le service n’existe plus. L’antenne de police, c’est à la mairie du 5ème arrondissement maintenant, me dit-on l’air désolé. Je vérifie les horaires sur internet- fermeture à 16heures 30 et me reprends à trois fois pour vérifier que j’ai tous les papiers, ayant déjà voulu faire le changement avant l’été mais m’étant vue refuser le dossier car le contrôle technique était périmé. Passage donc chez le garage -les amortisseurs étaient à refaire, 1500 euros- et direction place du Panthéon avec horreur, je m’en aperçois sur la route, un timbre qui manque sur l’enveloppe. Ouf, il était 16 heures, et juste en face de moi, ô merveille, un tabac. Lequel m’annonce tranquillement ne plus avoir de timbres. C’est à dire qu’ à part des substances dangereuses pour la santé ou des tickets à gratter -il n’offrait rien qui puisse me rendre service. 26 minutes plus tard -heure officielle du hall d’entrée, je me présente pleine d’angoisse par rapport au zèle horaire des fonctionnaires et en « chat échaudé craint l’eau froide », prête à me voir une nouvelle fois recalée. Ce qui ne manqua pas d’arriver: « Pour les cartes grises, on ferme à 16 heures, mais je peux contrôler votre dossier et vous faites la demande par correspondance ». Je râle alors un bon coup sur la persécution qu’exerce décidément l’administration sur ma personne et me risque à leur demander ce qu’il en est du fait que mon passeport a expiré la veille. « Ah bah, le dossier sera refusé, il faut le refaire faire si vous n’avez pas d’autres pièces d’identité ». Bref, j’en prenais en délai pour un bon mois entre la demande de carte d’identité, la réception de la carte grise et celle de la carte de stationnement. Dans cette attente, une ruse: le ticket de stationnement négligemment posé sur la carte pour en cacher la date d’expiration. Telle fut donc ma surprise en voyant un petit papier vert sur mon pare-brise en venant chercher la voiture pour faire un gros plein de courses en vue d’une hibernation prolongée. Et là, l’évidence. Le ticket n’était plus là, tombé sur le tapis de sol sans doute sous l’assaut de la voiture de devant qui avait enfoncé mon pare-choc pour prendre une partie de ma place – la voiture pèse moins de 500 kg alors en poussant fort, l’automobiliste parisien n’hésite jamais, jusqu’à la mettre sur le passage piéton s’il faut. Ce jour-là, j’avais été bonne pour la fourrière… De quoi, si elle n’avait pas ce ravissant petit tableau de bord en ronce de noyer que l’on m’a cassé cet été pour tenter de me voler mon autoradio à cassettes- sur ebay, il doit être côté à 10 euros- et tous ces poils, souvenir de mes chiens qui s’y sont succédé, me faire vraiment renoncer à ce petit luxe qui me permet d’aller me coincer dans les embouteillages parisiens quand je dois emmener les enfants, le chien ou acheter une nouvelle télé. En panne de batterie depuis juin, j’ai d’ailleurs fait sans quatre mois durant, avec à la clé, dix PV. Une petite contribution au remboursement de la dette en somme…