A 22 ans, Françoise Sagan a perdu le contrôle de son Aston Martin, quatre ans après avoir connu la gloire « à 18 ans et en 188 pages ». Le corps fracassé, elle reçut l’extrême onction puis fut hospitalisée trois mois durant, recevant de la morphine à haute dose. Toxique est le journal qu’elle rédigea lors d’une courte cure de désintoxication dans une clinique spécialisée, illustré par Bernard Buffet et publié en 2009 à l’initiative de son fils, Denis Westoff. Le texte est loin d’être le meilleur qu’ait écrit la romancière qui y raconte sa confrontation avec elle-même « j’épie une bête qui épie une autre bête », ses doutes et sa souffrance. La comédienne Christine Culerier, seule en scène scande les phrases comme on assène des vérités, bien loin de l’état de détresse dans lequel on peut imaginer la jeune Françoise. De ce décalage nait un malaise qui fait rapidement lâcher le spectateur pour un spectacle qui ne dure heureusement qu’une heure. Dommage, sagan aurait mérité mieux.
LM
Toxique, jusqu’au 15 octobre 2018 au Studio Hébertot, le dimanche à 19 h30 et lundi à 19 heures