3 février 2012
Jamais sans ma mère

 

« J’ai eu un zéro en maths » dit-il à sa mère. » Ils ne te comprennent pas «  lui répond-t’elle. Voilà, Romain Gary et sa mère , c’était cela. Une histoire d’amour unique que » la Promesse de l’aube » donne à voir sur scène, adaptée et jouée par Bruno Abraham-Kremer qui, après le succès de la pièce d’Eric-Emmanuel Schmidt, «  Mr Ibrahim et les fleurs du Coran », revient sur la scène, avec cette fois l’écrivain deux fois prix Goncourt, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew. Déjà ce nom, il aurait aimé Charles de Gaulle, mais c’était déjà pris et une particule, « c’était dangereux, imagine s’il y avait encore une révolution! ». L’acteur est seul en scène, pour jouer le fils et la mère, cette femme qui lui donna de si mauvaises habitudes en l’aimant si fort, première femme et peut être la seule…« La prochaine fois qu’on insulte ta mère, tu reviens en sang ». Exigeante, elle voulait pour lui le meilleur, lui fait quitter la Pologne et qu’il devienne un homme, et en prime, ambassadeur. Qu’il assassine Hitler et sauve à lui l’Europe toute entière. Engagé dans la guerre, il continuera à lui envoyer des lettres et à en recevoir d’elle- découvrant après qu’elle était morte depuis longtemps. Oui, mais voilà, son fils chéri, elle n’allait pas le lâcher si vite; le comédien donne une chaleur bienvenue au texte et ne ménage pas sa peine. Le tout est agréable même si la profondeur de Gary ne ressort pas avec autant de talent qu’avec Jacques Gamblin (voir article). Il faut dire que cette » nuit calme » donné au 104 en décembre dernier était du domaine de l’unique et de l’insaisissable.

LM

 

La Promesse de l’aube au Théâtre du Petit Saint-Martin, depuis le 12 janvier, 20h45

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