23 novembre 2012
The Bruxeller-Les « Bozarts » à la page

 

Mardi soir, Lila Azam Zanganeh, cette belle lettrée iranienne, diplomée de Normale Sup, au phrasé aussi précis que délié, se déplacera spécialement de New York pour animer une rencontre aux Beaux Arts de Bruxelles et parler, non pas de son livre The Enchanter: Nabokov and Happiness salué par des écrivains comme Orhan Pamuk , Salman Rushdie et l’ensemble de la critique internationale, mais de son amour de la littérature.

S’inscrivant dans une idée d’ouverture, ce club, ces rencontres littéraires étalées sur l’année, sont animées par Grégoire Polet, écrivain francophone qui évoquera, entre autres, le grand romancier flamand Hugo Claus, par Stefan Hertmans, écrivain et grand analyste de textes, qui à notamment partagé en flamand sa passion pour les Essais de Montaigne.

Writers on Writers

Vu de loin, les particularités territoriales et linguistiques de la Belgique, souvent teintées de nationalisme, semblent exacerbées. Pourtant, le programme de ces rencontres, imaginées l’année dernière par le poète flamand Tom Van der Vorde et intitulé «writers on writers», a rencontré un tel succès que le Palais des Beaux-Arts a décidé de poursuivre l’opération et d’ajouter la langue de Shakespeare au français et au flamand.

Dans un esprit qui n’est pas sans rappeler la belle époque des Lumières, Lila Azam Zanganeh, qui écrit en anglais, parle le persan avec un accent français et discourt dans la langue de Molière avec ce rythme et cette tension caractéristiques des normaliens, a choisi d’inaugurer cette série de rencontres données en anglais en parlant d’Adonis, l’auteur bien nommé et Nobel pressenti, considéré comme un des plus grand poètes vivant du Moyen-Orient.

L’idée directrice de ce Book Club, qui accueille à chaque fois une centaine de personnes dans cette superbe rotonde vitrée dessinée par le grand Horta, est que la littérature n’a pas de frontière et qu’il ne faut pas nécessairement être un expert pour en parler… C’est pourquoi on a pu voir dans les sessions précédentes, Lila Azam Zanganeh en véritable « meneuse » de jeu et éclairer autant un livre par sa vision et sa connaissance du métier, qu’alimenter, diriger, provoquer la discussion, la prise de parole parmi les personnes présentes.

 

Un vrai cadeau

Interrogée sur ces séances qu’elle anima seule et en français l’année dernière, Lila Azam Zanganeh confie que « dans le climat actuel où tout le monde se plaint de la dérive de la république des lettres, de la non-lecture, c’est extraordinaire de rencontrer une série de non-spécialistes avec des passions, des lectures très précises, des commentaires dignes de très, très bons étudiants alors que ce sont des gens qui n’ont pas étudié la littérature. C’était pour moi recevoir un très beau, un vrai cadeau en retour». Voilà qui n’est pas peu dire de la part de quelqu’un qui enseigna aussi la littérature à Harvard…

 

Par Matthieu Emmanuel

Bozar book club au Palais des Beaux Arts le 27 novembre 2012 à 20h- Adonis, Selected poems, par Lila Azam Zanganeh

 

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