Connaissez vous l’Aestheticism ? Vite il ne vous reste plus qu’un mois pour découvrir ce courant qui, au milieu de XIXe siècle, célébra le culte de la beauté. « Le beau, c’est ce que les bourgeois appellent le laid » écrit alors Oscar Wilde, alors qu’il règne au Royaume Uni une cacophonie de styles. Les artistes comme Whistler, Dante Gabriel Rosseti, Maxwell Armfield vont alors se lancer dans une nouvelle forme d’art, libérée des codes moraux de l’époque victorienne jugés désuets. Ils prôneront l’art pour l’art avec cette idée selon Wilde que « l’originalité n’est pas dans le sujet mais dans le traitement. » Rajoutant que « seuls les gens qui manquent d’intelligence inventent. On reconnaît le véritable artiste à la façon dont il utilise ce qu’il annexe et il annexe tout. »
Bientôt jugé comme décadent
Mobilier à la fois beau et pratique, le fauteuil se fait léger, confortable et artistique – avec un prix abordable. Et tandis que Whistler se nourrit des idées françaises – considérées outre-Manche comme « dangereuses », ces artistes reviennent aux figures grecques qu’ils considèrent parfaitement modernes estimant que « l’objectif de l’art est de révéler l’art tout en cachant l’artiste ». Les estampes japonaises, motifs de paon ou autres tournesols vont bientôt devenir la signature de ces artistes qui réalisent des décorations d’intérieur pour les vieilles familles aristocrates, les cercles intellectuels auxquels s’ajoute bientôt une nouvelle clientèle, les entrepreneurs ambitieux. De là naîtront les papiers peints si caractéristiques de l’Angleterre ainsi que le tissu Liberty ! Mais bientôt leur style sera jugé décadent et Oscar Wilde sera condamné à deux ans de travaux forcés pour homosexualité avant de mourir dans la solitude. « C’est soit le papier peint qui disparaît, soit moi » écrit-il ainsi à Paris en 1900 peu avant sa mort. La disparition d’un sublime dandy nonchalant qui souffrit plus que tout autre de son homosexualité, pauvre petit garçon qui, ayant déçu ses parents qui voulaient avoir une fille, avait été habillé en fillette jusqu’à ses neuf ans…
Par Laetitia Monsacré
Exposition « Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde »-jusqu’au 15 janvier 2012 au Musée d’Orsay
Les « Plumes de paon » d’Arthur Silver pour la maison Liberty