« J’ai fait du bien avec le mal ».Le bien, c’est une dizaine de chansons fulgurantes de force et de beauté pour 11 millions d’albums vendus; devenir l’égal de Billie Holliday ou Ella Fitzgerald comme le souligne Tony Bennett avec lequel Amy Whinehouse chanta- une sorte de consécration pour cette jeune femme qui disait que la célébrité la rendrait folle, la dépasserait. L’alcool, la drogue, la boulimie, son corps fut mis à dure épreuve, sans cesse épié, pourchassé par des paparazzi postés en permanence devant sa porte. Elle ne lâcha rien comme pour ce dernier concert, où mise dans un jet privé à moitié évanouie, on lui imposa de remplir son contrat, business oblige. Là, à Belgrade, devant des milliers de fans, elle refusa alors de chanter. Les images, faites d’archives et de films personnels, de ce documentaire aux sept Grammy Awards et présenté à Cannes sont éloquentes. A l’autodestruction s’ajouta la fréquentation d’un amant-mari accroc à la drogue, un père manager effrayant et l’hystérie d’une époque qui brule ceux qui s’y frottent. « Si c’était à refaire, je donnerais n’importe quoi pour marcher normalement dans la rue »; Amy Winehouse est tombée sur le champ de bataille, morte à 28 ans, nous laissant juste sa voix ensorcelante et ses chansons sans concession que le réalisateur Asif Kapadian donne à entendre magnifiquement- l’occasion d’en découvrir la traduction, sans aucun commentaire. Ils seraient bien inutiles…
AW