Elle n’a pas chanté mais Aya Nakamura était ce mardi 24 septembre 2024 au front row (premier rang) du défilé Dior sous la tente éphémère du Musée Rodin. Après la référence aux déesses athéniennes en juillet dernier- lire article, pour la Haute Couture, la maison Dior réitère la référence aux JO; le groupe LVMH qui détient Dior et fut partenaire premium des JO Paris 2024( 150 millions d’euros investis pour un coup marketing mondial) y est sans doute pour quelque chose. C’est donc le tir à l’arc qui s’est invité sur le podium avec un oeil pour cible tandis qu’une ligne ultra-sportive défilait, assez loin de l’univers poétique auquel Maria Grazi Chiuri, nous avait habitué. Il est clair que la marque vise une nouvelle clientèle, jeune et sportive; bande blanche sur pantalons noirs: le modèle à suivre est clairement identifié, la coupe déstructurée en plus, pour des femmes-amazones prêtes à se couper un sein afin de mieux viser leur cible.
#Me Too est passé par là, tant pis pour les femmes-fleurs chères au créateur dont le prénom, Christian, a disparu; un blouson avec DIOR, écrit en gros dans le dos, rappelle ce que le géant mondial du luxe a fait de Balenciaga et Givenchy- des logos, que l’on retrouve copiés dans tout le Maghreb ou dans les bazars d’Istanbul. Peu d’accessoires, des talons plats, et de rares couleurs en dehors du yang/noir et du yin/ blanc; seuls les trenchs, façon Burberry, adoptent le beige qui se fait rosé pour quelques robes du soir aériennes où la styliste italienne semble pouvoir à nouveau s’exprimer.
Hommage au grand Yves
Privé de l’esplanade du Trocadéro, et la vue sur la Tour Eiffel pour cause de JO- toujours eux- les invités au défilé Saint Laurent sont passés rive gauche mais, rassurez-vous, dans le 7 ème arrondissement où se trouve le siège de la maison rachetée par le groupe Kering. C’est dans la cour de cet hôtel particulier, rue de Bellechasse, où un cat walk circulaire avait été installé, que le styliste, Anthony Vaccarello, a rendu un hommage appuyé au grand Yves dont le prénom a, lui aussi, disparu. La plupart des mannequins portaient les lunettes de vue du créateur historique de la maison, défilant sur un sol bleu majorelle, sa couleur fétiche. Pour la bande-son, Charlotte Gainsbourg fit l’ouverture, non pas en live au piano comme pour le dernier défilé mode homme, mais diffusée par des hauts parleurs. De quoi palier son absence parmi les stars présentes: Catherine Deneuve, toujours fidèle, Laetitia Casta, en robe fourreau noire, simplissime.
Les épaules très marquées font un grand retour, des trenchs aux tailleurs, pour des silhouettes résolument androgynes, portant cravate; nul doute que la fille de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg les adoptera sans tarder, tandis que la grande Catherine préférera les blouses ou les boléros en soie imprimée ou mordorée s’inspirant de son légendaire vestiaire, laissant les mini-jupes qui font leur grand retour, aux plus jeunes.
AW
Mais que ferait-on sans You Tube…