Le froid sibérien n’a pas empêché des militants, venus de tous horizons, de s’allonger par terre pour manifester contre la fermeture de la maternité de l’Hôpital Saint-Antoine dans le 12e arrondissement de Paris. Annoncé à leur cotés, le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou semblait manquer à l’appel. Mais où pouvait bien se cacher le candidat anticapitaliste, aujourd’hui encore ouvrier chez Ford dans la région bordelaise et militant syndical? Les manifs, s’ il connait ça depuis le lycée, force est de constater qu’il ne vit ni de ni pour la politique. Aussi passe- t’il inaperçu dans la foule tandis que l’homme se fait rare devant les caméras de télévisions. Il faut dire que son dernier bizutage médiatique a été dur, par le choix périlleux de passer à l’émission « On n’est pas couché », avec des attaques en règle de Laurent Ruquier . Mais, revenons à ce samedi à ne pas mettre le nez dehors, à la recherche de notre candidat perdu. « Ah Philippe ? Il doit être au centre du peloton » m’indique un des militants qui m’offre en même temps un prospectus. Et oui, car monsieur Poutou est avant tout un manifestant, devenu candidat par retrait d’Olivier Besancenot . C’est la première impression qu’il donne. Militant par naissance, candidat par necéssité, pourtant élu par les membres de son parti. La cause défendue ici, est digne : des femmes, mais aussi des hommes, manifestent pour la sauvegarde de maternités qui ferment une à une en France, alors que les besoins sont en augmentation, que ce soient pour les naissances mais aussi pour les interventions volontaires de grossesse (IVG). Cette fois-ci, c’est l’un des plus grands centre hospitaliers de Paris qui a décidé, il y a deux ans, la fermeture de leur maternité, prévu ce jeudi 9 février. 2500 bébés naissent chaque année dans ce centre, ce qui n’a pas empêché l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) d’annoncer le transfert des activités de gynécologie-obstétrique « vers les hôpitaux Armand Trousseau et Tenon situés respectivement dans les 12e et 20e arrondissements de la capitale ». Et ainsi, pouvoir regrouper et développer à Trousseau « un centre majeur de périnatalité permettant d’accueillir près de 4 000 accouchements ». Une sage-femme crie à plein poumons son désarroi : « Les femmes enceintes se retrouvent aux urgences ! », avec, Philippe Poutou qui, à défaut de la parole, la soutient du regard, entouré de ses amis militants, des copains de longues dates, sans pour autant lui proposer de solution. En bloquant à peine un quart d’heure la rue du Faubourg Saint Antoine, on est loin de la « révolte », chère à ce candidat qui, bien moins médiatique que son prédécesseur, Olivier Besancenot, tient décidément bien plus de l’anonyme que de l’ Anonymous… Reste qu’il a à ce jour, officiellement, récolté 396 signatures de maires, de quoi être aujourd’hui devant Marine Le Pen-on rêve…