Le réalisateur de Comment je me suis disputé, Un conte de Noël ou encore Rois et Reine l’avait dit à Erif Ruf, nouvel administrateur de la Comédie Française: s’il venait monter une pièce pour la Troupe, ce serait un texte classique. Va donc pour Strindberg, le maître suédois avec Ibsen qui s’inspira pour Père de son propre couple formé avec la baronne Siri Von Essen, tout comme dans sa célèbre pièce Mademoiselle Julie. De facture très classique-trop sans doute- sa mise en scène offre au couple formé par un impeccable Michel Vuillermoz face à Anne Kesler, bien trop larmoyante, un terrain de guerre où le père tout puissant, comparant sa fille à une marchandise lui appartenant, finira par tout perdre. Laura, sa femme reprendra en effet le pouvoir, lui signifiant son inutilité. Ne lui restera alors comme refuge que la folie…
Le couple vu comme une lutte à mort, voilà qui rappelle les Scènes de la vie conjugale de Bergman et livre un spectacle qui fait salle comble, bien en deça pourtant du Misanthrope ou de La Double Inconstance qui se jouent en alternance dans la salle Richelieu.
LM
Père de Strinberg, jusqu’au 4 janvier 2016 à la Comédie Française