Est-ce l’inflation qui touche aussi les scènes d’opéra? Ce qui est certain c’est que du côté de l’Opéra de Paris ou du Théâtre des Champs Elysées, les mises en scène visent à l’économie-heureusement compensées par la qualité côté musical ou de l’humour à l’image de la Flûte enchantée version Cédric Klapish donnée ce mois de novembre devant une salle comble et conquise par l’adaptation des dialogues français pleine d’humour par le réalisateur bien connu de L’Auberge espagnole et ses suites cinématographiques. De simples jeux de rideaux constitue le décor mais cela ne réduit en rien le plaisir de retrouver Papageno et vocalement une superbe Pamina par Regula Mühlemann ainsi que la Reine de la nuit, assurée le pied levé par Anne Sophie Petit, rentrée d’urgence en TGV le soir même pour revêtir le magnifique costume imaginé par Stéphane Rolland. A la baguette, François Xavier Roth a fait briller comme il se doit la partition de Mozart. Voilà qui fut à l’identique à l’Opéra Bastille pour ce Don Giovanni à la mise en scène unique pour les trois actes constitué d’une forêt reconstituée. Le rôle titre assuré par Kyle Ketelsen dans cette mise en scène de Claus Guth fut un ravissement pour les oreilles particulièrement lors du célèbre air « Den Vieni alla finestra » accompagnée d’un remarquable solo à la mandoline. Côté Opéra Garnier, la mise en scène simpliste donnait carrément dans le glauque avec un toit figuré par des néons dans le Don Pasquale de Verdi. De quoi gâcher la partition du compositeur italien et cet opéra exceptionnellement donné à Garnier, désormais consacré à la danse.
LM