Son nom est à jamais associé à la bande originale du film Amadeus, vendue à 6,5 millions d’exemplaires et chef d’oeuvre absolu ayant donné à Mozart, sous les traits de Tom Hulce, tout son génie déroutant. Le Concerto en A majeur pour clarinette de Mozart où Robert Redford lave les cheveux de Meryl Streep dans le savane de Out of Africa, c’était lui aussi. Ce violoniste qui passa à la baguette en créant à la fin des années 50 l’Academ of Saint Martin in the Fields n’a cessé malgré ses 92 ans de diriger jusqu’à la fin, appartenant à cette génération des maestro qui tend à disparaitre. Plus de 500 enregistrements, de Haendel à Vivaldi, il ne limita jamais son répertoire, imprimant son style reconnaissable à son élégance feutrée, faisant subir un véritable régime minceur aux symphonies de Mozart ou de Haydn, loin des interprétations rutilantes des grands orchestres symphoniques. Pour autant, Neville Marriner demeure un révolutionnaire de velours; certes, il fut allié au courant de pensée des « Baroqueux », mais se garda bien des querelles esthétiques et des combats stylistiques à la manière forte d’un Nikolaus Harnoncourt ou d’un Gustav Leonhardt. Ainsi, il ne fit jamais appel aux instruments d’époque, préférant « baroquiser » l’instrumentarium moderne.
AW