Pas étonnant que le Maroc soit en ébullition-le film y est interdit et les actrices menacées de mort- lorsque l’on découvre les premières images du réalisateur Nabil Ayouch: une salle à manger où des filles donnent leur portables tandis qu’une femme leur donne la règle de la soirée- « »3000 dirhams si vous dansez, 6000 si vous baisez ». Les hommes ne sont dans ce film rien d’autre que des « animaux » avide de sexe facile et les femmes condamnées à ramper telles des chiennes pour les exiter, comme devant ces riches saoudiens qui comparent leurs femmes légitimes à de « la viande- morte ».
L’expatrié français dans toute sa suffisance « on est chez nous ici » n’est pas non plus épargné, lorsqu’il n’est pas pédophile. Quant aux flics, ils n’hésitent pas à sodomiser les plaignantes comme l’héroïne du film-superbe Loubna Abidar, une fois la porte fermée à clé de leur bureau du commissariat. Rajoutez qu’une des filles de cette bande de desperados fera une fausse couche tandis qu’une autre se verra interdite de la maison familiale et de revoir son fils, bref c’est un portrait au vitriol que l’on fait ici de la femme avec une forme d’universalité dont les réalisateurs étrangers feraient bien de s’inspirer. Il fallait en effet tout le courage de ce jeune réalisateur et son talent pour s’intéresser à l’hypocrisie qui malheureusement concerne tant de femmes acculées à n’être que du gibier et cela pas seulement au Maroc…
AW