Morne fréquentation des salles noires

Après deux années COVID, la fréquentation cinématographique reste après cet été 2022 en berne. Un peu moins de 25 millions de spectateurs pour cet été 2022, c’est 20 % de moins de spectateurs malgré le Festival de Cannes qui a bien eu lieu cette année avec sa moisson de longs métrage et l’habituel matraquage promotionnel qui s’en est suivi. En cause? Les plateformes de streaming qui produisent désormais en exclusivité leurs propres films, ainsi que le prix de la place qui frise les 13 euros. Autant dire qu’à ce prix là, l’attente est forte. Seuls les films grand spectacle comme Top Gun tirent leur épingle face à des films qui, il est vrai, ne tiennent pas toujours leurs promesses. Ainsi, même les stars françaises comme Juliette Binoche et Vincent Lindon se retrouvent à jouer dans des films au scénario tiré par les cheveux comme dans Avec amour et acharnement…et ennui serait-on tenté d’ajouter. Si les premières images laissent à prévoir que le couple formé par les acteurs puisse être pertinent, rien de cela une fois l’intrigue déroulée. Revoir Paris qui revient sur « l’après » pour les victimes d’attentat et leur douloureuse reconstruction est autrement plus réussi avec Virginie Efira, aux côtés d’un émouvant Benoit Magimel, qui confirme, s’il était encore besoin, qu’elle a tout d’une grande actrice. Enfin sur les grands écrans après avoir remporté la Palme d’Or à Cannes en mai dernier, Sans filtre ( The triangle of Sadness) du suédois Ruben Ostlund est un petit bijou de cynisme- certes long, plus de deux heures 30- mais décapant dans sa dénonciation du monde des ultra riches; l’occasion également de montrer ce que devient comme monnaie d’échange la beauté et l’argent lorsqu’il s’agit de survivre. Un film cruel et irracontable où l’on guette les acteurs jusqu’à ce qu’ils soient contraints à déraper avec une mention spéciale pour la révélation féminine Charlbi Dean, fascinante de beauté, malheureusement morte quelque mois après la remise de la Palme. Les drames sur grands écrans finissent aussi dans la vraie vie alors Carpe Diem...

LM

Imprimer