Monthyon, la maison du bonheur

Acheté sans la visiter, à 26 ans, la gentilhommière qui devint le « Paradou » de Jean Claude Brialy et de ses copains-ils étaient nombreux- va, à l’image de la maison de Gainsbourg, pouvoir se visiter telle quelle dès ce mois de septembre 2023. Ami du comédien, le Maire de Meaux, Jean-François Copé, a en effet respecté sa promesse en permettant au public de découvrir ce qui fut d’abord une folie- 20 millions de francs que le jeune Brialy regroupa à l’aide de ses copains de la nouvelle vague-Truffaut, Chabrol et Godard-avant de devenir son refuge en fin de semaine; les samedis soir, une table pour neuf invités-pas un de plus-était dressée dans le petit salon couvert de boiseries et Claudia Cardinale, Isabelle Adjani, Jean Marais, Edith Piaf faisaient ripaille avec le maitre des lieux tandis que Romy Schneider avait sa chambre rouge carmin et sa salle de bain au dessus, non loin de celle des soeurs Dorléac-Françoise et Catherine, membres de cette grande famille que l’acteur s’était choisie loin de la sienne qui le rêvait fonctionnaire. Au rez de chaussé, le visiteur pourra ainsi découvrir la bibliothèque/salon pleine de grigris et souvenirs de l’acteur, lecteur d’Hemingway à Zola en passant par Maupassant, et le théâtre Les petites Bouffes dans les anciennes écuries, face au salon où trône encore un quart de queue Erard, acheté pour une certaine longue dame brune, Barbara. Brialy et elle jouaient en effet chaque week-end aux époux, se promenant bras dessus-dessous sur le marché de Meaux. Imaginée comme un lieu de souvenirs et surtout pas un musée, le chapeau et tous les objets de l’artiste sont restés présents, comme s’il s’était juste absenté; la piscine, en bas du jardins aux magnifiques topiaires donnant sur la vallée de la marne, s’apprête à accueillir en résidence de jeunes artistes pour perpétuer le souvenir de ce grand comédien et délicieux homme, prouvant que la chose n’est pas impossible…

LM

Domaine de Monthyon, voir site

Imprimer