Présenter les clichés de Claude Nori c’est retrouver toute une époque dans la photographie, ce que l’on a appelé la « photobiographie ». Biarritz, l’Italie, la mer, les vacances. Une « poésie balnéaire » qui rend nostalgique, et donne envie de replonger dans cette époque qui nous parait aujourd’hui ô combien insouciante. Ce photographe né en 1949 revient sur sa démarche : réussir à s’extraire du bonheur vécu pour prendre sa photo. Être à la fois dedans et dehors, acteur et spectateur. Prendre femme et enfant, pour aller voir ailleurs comme à Biarritz si le bonheur y est. L’amour aussi, entre celui qui prend la photo, et celle qui en est l’objet. Natacha, Isabelle, et les autres. Celles qu’il a voulu séduire avec son appareil : « Le Flirt photographique »
L’autre partie de l’exposition présente Claude Nori, dans son travail d’ éditeur, à travers Contrejour, la maison d’édition qu’il a créé en 1975. L’occasion pour lui de faire découvrir quelques-uns des plus grands photographes français ou étrangers alors dans l’oubli (Doisneau, Sieff, Ronis, Plossu, Boubat, Ghirri, Le Querrec, Petersen, Giacomelli, Salgado…) en fondant les revues les Cahiers de la Photographie et Caméra International. Il ouvrit également une galerie, édita plus de 150 livres, qui font encore référence aujourd’hui, offrant à la photographie son âge d’or. Et une certaine idée de la liberté.
Par Nadya Hosny Amar
Claude Nori, Editeur et photographe, jusqu’au 4 novembre 2012 à la Maison Européenne de la Photographie