Après un second album Wild Go qui les a fait connaître tardivement en Europe, Dark Dark Dark comptera bientôt parmi les formations les plus prometteuses de la scène de Minneapolis. Issue de la mouvance « indie pop » – à leurs débuts ils ouvraient pour le groupe Why ? – ils élaborent depuis maintenant sept ans un son authentique et pourtant coloré, une sorte d’ amalgame de folklores; des accents balkaniques se font entendre, côtoyant des influences country et résonnent avec les cuivres du jazz New-Orleans, tout cela au bénéfice d’une pop unique portée par la voix chaude et voluptueuse de la chanteuse du groupe, Nona Marie Invie. Si dans Wild Go, ils avaient su exploiter à fond le charme de ce mélange, avec l’album Who Needs Who, paru en octobre, la tendance pop semble avoir pris l’avantage : le piano d’Invie se fait plus présent et les cuivres plus rares. Cela ne rend pas moins addictive leur musique ! Le single How It Went Down , qui annonçait la sortie de cet album, a l’envoûtante efficacité du Daydreaming de l’édition précédente. Son refrain peut vous hanter pendant des heures…
Succès populaire au rendez vous
Ce qu’ils ont perdu en originalité, ils l’ont gagné en qualité de songwriting et en propreté du son. Il faut dire que pour produire ce dernier, ils ont été épaulés par Tom Herbers à qui l’on doit l’éclat du dernier Low. Ils n’ont pas non plus complètement abandonné leurs influences variées car leur double identité, sédentaire et nomade, apparaît à travers la construction schizophrène du morceau titre : dans un premier temps doux et mélancolique – les grandes vallées américaines – il devient ensuite joyeux et sautillant – comme secoué par le cahot d’une roulotte. Les associations stylistiques encore présentes dans cet opus se cachent à l’ombre d’une homogénéité bien venue qui leur garantit une ouverture vers un public plus large. Le succès populaire ne saurait tarder…
La sombre caravane n’était pas sûre de poursuivre son aventure suite à la rupture du couple que formaient dans la vie Invie et Marshall Lacount, guitariste et parolier. Mais leur musique doit être plus forte que les aléas du cœur car pour leur bonheur et le nôtre, ils ont mis leur discorde de côté et ont choisi de prendre à nouveau la route. Ils seront en France fin novembre et à La Maroquinerie le 2 décembre prochain. Ne les ratez pas, en live, la chaleur intime de leurs mélodies se diffuse en une onde contagieuse et saisissante à laquelle on ne peut résister. Laissez-vous donc séduire par l’obscure magie de leurs hymnes aériens : Nous avons besoin d’eux, ils ont besoin de nous !
Par Romain Breton
Who needs who, chez Mélodic, En concert à la Maroquinerie le 2 décembre