En Arles, on savait. Pour la 45 ème édition du festival de la photographie et la dernière présidée par son formidable directeur François Hebel, Lucien Clergue, 80 ans, l’enfant du pays, avait eu les honneurs du Musée Réattu (à découvir jusqu’en janvier 2015) et des anciens ateliers de la SNCF, bientôt livrés à Franck Gehry, et oui, lui encore. On y retrouvait ses nus, les sables mouvants et bien sûr les complices de ces années où les arts se mêlaient, comme Eluard, Cocteau ou encore Picasso qui ne cessa de poser devant ce fils de commerçants modestes; l’amitié dura trente ans. Au fil des photos, on entendait alors sa voix répondant à une interview jusqu’à arriver devant lui, plein écran. Les rencontres d’Arles rendaient, un peu en avance, hommage à celui qui leur donna vie en 1969 en conviant dans cette ville fière et belle, les meilleurs photographes du monde entier. Autodidacte, académicien, sa carrière fut glorieuse avec une multitude de clichés à la beauté saisissante. La photographie comme un art, nul doute qu’il y était parvenu avec l’occasion pour le public parisien de redécouvrir son oeil dans une grande rétrospective prévue de logue date et qui lui sera consacré au Grand Palais l’an prochain. Il ne l’aura pas attendue.
AW