18 mai 2012
Les Arts décoratifs/ Louis et Marc

Disons le tout de suite, les Arts Décoratifs sont aujourd’hui le musée qui offre les scénographies les plus originales de Paris. Lorsqu’en plus, le groupe richissime dont le marketing est le coeur de métier, LVMH, se joint à l’entreprise, vous avez à l’arrivée le glamour, la beauté et un sans faute pour ce que les fashion victims-mais pas que elles-retiendront comme l’expo de l’année. Imaginez, un mur entier de sacs Vuitton selon les inspirations de Marc Jacob à côté de mannequins avec des têtes d’autruches, des plumes en veux tu en voilà; les yeux ne savent où se poser, les appareils photos s’affolent devant ces vitrines où tout le génie de Marc Jacob s’affiche. Il faut dire que celui de Louis Vuitton auquel le rez de chaussée de l’exposition est consacrée n’était pas mal non plus. XIX ème siècle, deux républiques, un empire, celui de Napoléon III. Louis Vuitton est d’origine modeste mais intuitif et persévérant. A cette époque, crinolines, chapeaux et autres accessoires encombrants font partie du voyage de tout riche qui se respecte pour se rendre à Deauville ou Biarritz que l’impératrice Eugénie vient de lancer. Avec ses caisses en sapin recouvertes de toile enduite grasse, légères mais résistantes, mettant les effets à l’abri des chocs mais surtout de l’eau, Louis Vuitton s’impose vite avec une première boutique rue de la Paix.

Des origines  au mondialisme

En 1888, il invente son fameux damier puis les malles plates sur le dessus beaucoup plus faciles à empiler. Elles sont encore dans un état remarquable comme vous pourrez le vérifier au fil des vitrines joliment mises en valeur par les boiseries, malles cabines ou renfermant un lit, dans une époque où les habits de poupées étaient aussi soignés que ceux de leurs propriétaires. Puis un escalier vous fait quitter les « origines » pour arriver dans la modernité, celle d’une maison qui a su rencontrer un industriel visionnaire et inspiré-Bernard Arnault- de quoi s’offrir les meilleurs comme Marc Jacob. Un mur d’écran retrace son « monde » composé de Deneuve dans Bunel, des Simpson, de Marilyn, et autres figures iconiques. La malle du XXI ème siècle. Ainsi est le sac à main, dans tous ses états. Roues de chaussures, prêt à porter, le créateur américain entré chez Vuitton en 1997 a su décliner le style du malletier dans une palette sans cesse plus large-la joaillerie récemment-avec le même bonheur. « Je ne suis pas parfait mais je suis parfait dans l’imperfection » dit-il. En voilà en tous cas la confirmation avec une exposition où l’opulence rivalise avec la beauté des matériaux choisis pour que le luxe s’exprime dans toute sa puissance. Magnifique.

LM

Musée des Arts décoratifs jusqu’au 16 septembre 2012

 

 

 

 

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