La rumeur court pour Joël Dicker et sa Vérité sur l’affaire Harry Quebert pour le Goncourt des lycéens-ils auraient adoré le livre et ne sont pas les seuls. François Busnel, Alexandre Jardin, Laurent Ruquier, ils sont unanimes pour célébrer ce » page turner », qui commence-rançon du succès à être critiqué. On verra si elle a raison ce jeudi, avec la fin de la saison des prix littéraires qui aura vu cette semaine Philippe Djian enfin récompensé. C’était dans les salons feutrés de chez Lassere ce mercredi où, contrairement à chez Drouant pour le Goncourt, il n’y avait que des gens civilisés. Et une ou deux caméras plutôt polies qui ne firent aucun bleu comme celui que me montra cette pauvre journaliste belge, par ailleurs jurée invitée du Flore cette année, lors de la remise lundi du Prix Wepler. C’est en effet la célèbre brasserie de la place Clichy qui a ouvert le bal des bouchons qui sautent pour fêter sa quinzième édition de prix littéraire décerné par des jurés non professionnels dont une femme en prison. Michel Bessière, le patron, recevait donc auteurs et compagnie, enfin rive droite, avec du coup des têtes bien différentes que la semaine passée. Seule Anne Garreta semblait avoir traversé la Seine depuis la remise du prix Médicis pour offrir ses talents de DJ, tandis qu’un magicien génial régalait la compagnie, allumant même une cigarette dans la brasserie pour un tour, ce qui semblait en l’état être déjà de la magie…C’est Nelly Kaplan et son Millefeuille qui furent récompensés ainsi que Jakuta Alikavazovic pour La blonde et le bunker-racontant un trio infernal, la femme fatale, le mari, l’amant- et offrant son deuxième prix à sa maison d’édition, L’Olivier après Emmanuel Pireyre, prix Médicis pour Féerie générale.
Encore du champagne!
Encore marqués par les agapes de Brive la Gaillarde (lire article), certains sont désormais passés à l’eau mais pas tous, à l’image de Morgan Sportes, qui un verre de Bourgogne à la main, commenta la victoire de Djian : « Moi, j’avais voté pour Nicolas d’Estienne d’Orves, car il écrit en bon français. » Philippe Djian répondait, lui, de bonne grâce aux questions, précisant « qu’il lâcherait n’importe quel prix pour 100 000 exemplaires ». Et qu’il a toujours refusé d’être « quelqu’un qui attend quelque chose qui ne vient pas. » Voilà en tous cas qui est fait, même si la livre a déjà eu sa belle vie avec des ventes importantes comme celui de Sportes l’an dernier qui précise que « si ce prix a maintenu mon livre Le gang des barbares dans les ventes il l’a pas vraiment aidé à vendre plus ». Alors que la cloison se relevait tandis que nous étions invités à laisser Philippe Tesson, Eric Neuhoff et ses autres messieurs-aucun femme juré- découvrir la carte, c’est chez Gallimard que l’événement se fêta le soir même avec encore des petits fours- bien meilleurs que chez Grasset, et dans un salon aux lambris dorés donnant sur les jardins- très collection blanche…Là, Djian, toujours aussi aimable et disponible-cet homme est vraiment un « chic type », mais aussi Christophe Ono dit Biot, Directeur adjoint de la rédaction de l’Express et ce qu’on nomme le petit monde littéraire parlaient de livres et autres sujets fondamentaux. Voilà en tout cas de quoi satisfaire Antoine Gallimard qui fut cité le soir même au journal de 20h sur France 2, non comme heureux éditeur récompensé mais comme une des grandes fortunes françaises avec 160 millions d’euros, désormais derrière le gagnant de l’Euromillion de mardi soir en France. Dont acte.
Par Laetitia Monsacré
Nelly Kaplan et Jakuta Alikavazovic à la brasserie Wepler
Le magicien qui allume une cigarette dans un restaurant, un vrai tour de magie!
La cloison remonte, il est temps de se quitter…à l’année prochaine!