Les « banksters » ont été encore montrés du doigt cet été avec l’affaire du Libor. Arte nous offre ce mardi de rentrée une plongée fascinante dans le système financier grâce à l’agence Capa qui a enqueté sur la banque d’investissement Goldman Sachs, ancienne banque à papa devenue un mastodonte de la spéculation, et qui cultive le secret; une banque surpuissante avec 700 milliards d’euros d’actifs, deux fois le budget de la France, employant 30 000 personnes, une redoutable mécanique pour créer des richesses. 1997, les traders y prennent le pouvoir grâce à déréglementation. « La créature échappe à son créateur » selon journaliste du Monde, comme en 2007 où avec la crise des subprimes, 7 millions d’américains se retrouvent à la rue. Goldman a elle déjà choisi de spéculer contre les ménages américains-aucun client privés mais des entreprises comme Ford , Facebook , Arcelor Mital ou des Etats. « Ici, il n’est pas suffisant de réussir, il faut enfoncer les autres. On y entrait comme en religion, mais avec l’arrivée des surdoués des maths qui « ont transformé le monde en équation », tout est deveu objet de spéculation et de compétition entre les uns et les autres. Alors même le 11 septembre, alors que le World Trade center est en feu, le chef des matières premières ordonnent que l’on continue, avec tout l’argent qu’il y a à faire. Il est depuis devenu numéro 2, avec « l’absence de morale qui fait partie de l’ADN de la banque » .
Des subprimes à la Grèce
Scandale Abacus- des investissements pourris, 750 millions d’euros contre ses propres clients, des banques « pigeon » comme IKB en Allemagne, qui font faillite, tandis qu’avec 13 milliards de bénéfice, Goldman Sachs réalise the big shot-le grand casse. 2008 des hommes d’influence. La banque Lehmann Brothers, principale banque concurrente est sacrifiée par Franck Paulson, secrétaire du trésor de Bush et… ancien président de Goldman Sachs. Le même sauvera à huit clos, AIG, qui doit 10 milliard d’euros à la banque. Le gouvernement Sacks a sauvé la banque. Un état dans l’Etat. Et avec Obama, cela continuera, lui qui donne de l’ argent en réclamation une responsabilisation, ne coupe aucune tête, « Wall street connait son boulot, c’est la croyance ». Goldman est revenue en force dans administration Obama, décrite comme une pieuvre. Le conflit d’intérêt est permanent avec ses anciens employés désormais partout même au sein de la SEC, le gendarme de Wall Street, l’organisme mondial chargé de réformer le système mondial. « La corruption commence lorsque plusieurs personnes pensent la même chose » commente une ancienne collaboratrice. Lloyd Blankfein, le patron s’est autoproclamée maitre du monde et faisant selon ses dires « le travail de Dieu ». Attirée par l’odeur du sang, elle a aidé la Grèce a truqué ses chiffres, prêté à taux très bas, voyant immédiatement le maillon faible de l’Europe dont la dette atteint 100 % PIB alors que 70 %. Alors Goldman va prêter de l’argent sous le comptoir pour que les chiffres soient bons. 600 milions d’euros de gain plus tard, pour le Grèce il y a 400 millions d’euros à rembourser, la somme ayant doublé. Quant aux anciens de Goldman, il sont partout dans le monde économique et politique. Mario Draghi, gouverneur de la Banque centrale européenne, Mario Monti, actuel chef de l’Etat italien ou Romano Prodi, Charles de Croisset président du Crédit commercial de France. » La stratégie de la banque est de cultiver son réseau à travers le monde »; façon Dark Vador conclut ce documentaire glaçant et édifiant. Du grand art.
AW
Le Monde selon Goldmann Sachs-diffusion sur Arte le 4 septembre à 20 heures 50 puis durant 7 jours en replay surArte 7