À coups de milliards, le groupe LVMH de Bernard Arnault ouvre ses boutiques, ses hôtels, ses restaurants et ses bureaux sur « la plus belle avenue du monde »-sic , laquelle n’abrite plus un seul cinéma mais que des boutiques de luxe du groupe-neuf à ce jour- au point qu’une commission municipale est allée jusqu’à fustiger « une conception avant tout publicitaire de l’architecture « . Entre le quartier de la Samaritaine, rénovée à grand frais pour les ultrariches en hôtel, restaurant étoilé et magasin de luxe, LVMH fort de soixante-quinze marques de luxe continue de croquer Paris avec quelques 200 adresses parisiennes dont un futur hôtel de luxe masqué sur son ensemble par une malle cabine de la marque, sans doute la plus copiée et rentable au monde, Louis Vuitton. Cela après avoir déjà imposé sa Fondation dans le Bois de Boulogne, légalement inconstructible et tenté de « privatiser » les locaux historiques de Polytechnique dans le 5ème arrondissement. Le projet de rénovation a muté en un vaste remodelage, avec trois niveaux de sous-sol et une grande verrière pour organiser au cœur de Paris des conférences de niveau international et autres défilés de mode; Vuitton a déjà, en juin 2023, privatisé le Pont neuf après le musée d’Orsay et la Cour carrée du Louvre pour faire défiler les créations de son nouveau directeur artistique, le chanteur Pharell William-sic. Rien n’est trop beau pour ses clientes et le Rastignac de Paris, actuellement homme le plus riche au monde selon le magazine Forbes.
LVMH croque Paris
Le 28 septembre dernier, l’ouverture d’un magasin Louis Vuitton d’une surface de vente de 5 886 m² (ce sera le plus grand magasin Vuitton au monde) situé au 103, avenue des Champs-Élysées a été annoncée, ainsi qu’un hôtel, là où LVMH débourse chaque année 60 millions d’euros pour la location de l’immeuble, qui appartient à la famille royale qatarie. Le bâtiment de 22 000 m² où se trouvait précédemment HSBC, la banque « too big to jail » qui a mis ses agences sous l’enseigne CCF, afin de se reverdir le nom et l’image, a fait place à un gigantesque chantier. Voilà qui devrait plaire aux japonnais qui, comme à l’hôtel Cheval Blanc, pourront loger sur le lieu même de leur shopping. Et vivre l’expérience Vuitton jusque dans leur lit, alors qu’est annoncé la transformation de l’avenue comme un des projets de la Mairie de Paris pour « attirer à nouveau les Parisiens ». Voilà qui est raté, tout comme leur présence aux JO que LVMH sponsorise en sponsor « premium »contre un chèque de 150 millions d’euros. Une goutte d’eau en comparaison des 10 milliards dépensés par le groupe en 2023 pour la publicité.. Une occasion encore de s’étonner de la collusion d’intérêts entre le groupe LVMH et la Mairie de Paris qui est devenue, avec Anne Hidalgo, une sorte de vassal obligé; une note interne du cabinet d’Anne Hidalgo, annotée de sa main que le site Médiapart s’est procuré, démontre ainsi qu’un déjeuner avec le patron de LVMH a été activement préparé en mai 2016, deux ans après l’élection d’Anne Hidalgo. Rachida Dati, férue de luxe depuis son passage au gouvernement Sarkozy n’aurait pas fait mieux. Rappelons que l’actuelle Ministre de la Culture et de la Communication est à droite ce qui, d’après nos informations, n’est pas le cas d’Anne Hidalgo qui expulse actuellement SDF et migrants afin qu’ils ne fassent pas tache sur la photo des JO.
AW
Illustration de Justine Vernier pour le site Médiapart