C’est toujours un plaisir que d’aller au Théâtre du Rond Point qui, à quelques mètres du Théâtre Marigny, racheté recemment par François Pinault, 3 ème fortune française avec 23 milliards d’euros, est un des derniers temples de la diversité dans ce quartier- le Théâtre de la Colline ou les Ateliers Berthier sont peu loin…Avec des tarifs mini, 10 euros pour 3 spectacles pour les écoles, de 16 à 28 euros pour les jeunes, chômeurs ou seniors, Jean Michel Ribes offre saison après saison un lieu d’échanges, où l’on peut lire, débattre ou se restaurer. Pour ce début d’année, il a choisi Prévert et Nietzsche. Enfin, à la sauce Ribes, cela donne Yolande Moreau, comédienne révélée dans et le chanteur Christian Olivier des Têtes raides qui donnent à entendre les mots du poète, bien loin des poèmes appris au collège. « Le bruit de l’oeuf que l’on casse sur le zinc », on parle de pauvreté, d’êtres déclassés dans un spectacle où la musique des notes répond à celles des mots dans ce qui relève cependant plus de la performance d’acteurs que de la redécouverte d’un auteur que l’on ne saurait laisser à Jean Reno pour rendre hommage à Johnny Hallyday, même si ses escargots fut sans doute le plus beau moment de la messe à la Madeleine.
Vincent Dedienne n’a pas ce problème. Le voir évoluer sur la scène de la salle Renaud Barrault est un régal; cet humoriste révélé par Canal Plus est un acteur né, à la fois félin et à la voix parfaitement projetée-on est conquis. Après un début tonitruant sur la mort d’une poubelle, on ne peut plus actuelle, la pièce Ervart ou les derniers jours de Nietzsche s’essouffle malheureusement rapidement. Deux heures vingt plus tard, on est heureux de se lever malgré le talent des acteurs et quelques saillies bien trouvées dans ce qui reste un brouillon sans queue ni tête qui, sitôt vu, est déjà oublié. Pas très bon signe…
LM
Prévert, à 18h et Ervart ou les derniers jours de Nietzsche à 21 h, jusqu’au 10 février 2019 au Théâtre du Rond Point