40 ans et toutes ses dents. Difficile échapper dans les médias en ce week end de la Toussaint à la route du Rhum. En couverture de Libé, en boucle sur les chaines d’infos, des duplex en pagaille sur France 3, il faut dire que la course en solitaire, star des transats, est seulement tous les quatre ans. Elle n’a cessé de grossir depuis 1978 , avec pour cette édition qui devrait marquer les mémoires-ne serait-ce avec une grosse dépression attendue mardi- six catégories de bateaux de la 2CV à la F1 barrés par 123 skippers qui s’élanceront dimanche 4 novembre à 14 heures avec pour la catégorie la plus spectaculaire , les « ultimes », sept multicoques, la promesse de pointes à 80 km heure, autant dire des bolides sur mer. Moins d’une semaine pour rallier Saint Malo à Point à Pitre en Guadeloupe quand on mettait trois semaines il y a quarante ans… Aujourd’hui, les skippers sont moins chevelus, moins barbus, GPS, internet sont apparus mais l’aventure reste la même-traverser l’Atlantique en solitaire sans assistance le plus vite possible depuis la première victoire de Mike Birch sur son Olympus jaune qui sera à nouveau de la partie, toujours jaune, barré au sextant par Loik Peyron, pour la beauté du geste. Florence Arthaud sera dans toute les mémoires, morte bêtement dans les airs il y a trois ans, entrée dans la légende en remportant la course en 1990-on ne compte que six femmes cette année…A n’en pas douter son esprit sera là, dès le passage des écluses ce samedi 3 novembre à partir de 13 heures, devant une foule compacte-près d’un million de visiteurs depuis l’ouverture du village de la course. cette nuit, tous dormiront en mer, la dernière tranquille mais déjà sur cet océan qui les portera au gré des vents jusqu’aux latitudes plus chaudes. JimlePariser y sera car on ne parle bien que de ce que l’on voit; des bateaux qui deviennent minuscules à l’horizon dans le soir tombant, de mémoire, on a jamais quelque chose d’aussi émouvant, avec cette idée qu’il y a là quelque chose d’héroïque et de magnifique.
AW