Si Le Louvre évoque immanquablement l’un des plus grands musées du monde, sa célèbre pyramide recèle aussi un remarquable auditorium, aux dimensions idéales pour la musique de chambre, à midi ou en soirée, c’est selon. La maison programme régulièrement des cycles, à l’instar de celui consacré cet automne à la musique française, dans lequel s’inscrit le concert du 5 novembre donné par le Trio Wanderer, formation qui a plus d’un quart de siècle d’âge, sans jamais entamer l’excellence et la finesse du jeu.
Comme cela s’avère généralement le cas, les cycles thématiques offrent l’occasion de découvrir des raretés et des petits maîtres, à l’image de Fernand de la Tombelle. Son Trio en la mineur fait souvent écho à l’école germanique – Brahms en particulier – et ménage des moments inspirés, à côté de pages plus banales. L’interprétation des Wanderer n’esquive pas la difficulté, et sait faire aimer cette partition comme elle le mérite. Si l’Allemagne, et Wagner par-dessus tout, a durablement marqué Chausson – son opéra Le Roi Arthus en constitue une preuve vibrante – son Trio opus 3 s’épanche avec un mélange de réserve et de fluidité qui annonce déjà une identité originale. Quant au Deuxième Trio en mi mineur opus 92 de Saint-Saëns, cette œuvre d’une belle intensité expressive conclut brillamment la soirée.
GL