20 ans. C’est le délai qu’il a fallu attendre pour qu’ une faute de français au centre d’un des faits divers les plus marquants des années 90 devienne un film terriblement efficace et humain, « Omar m’a tuer » de Roschdy Zem. Sami Boujila, y est plus ressemblant que nature dans le rôle d’ Omar Raddad, condamné à dix huit ans de réclusion suite à ce que ce film présente, preuves à l’appui, comme une terrible erreur judiciaire. On y suit avec bonheur le travail d’enquête de l’écrivain Jean Marie Rouart- excellent Denis Podalydès- qui permit d’obtenir , après un procès bâclé et à charge, la grâce présidentielle pour ce jardinier marocain. Lequel ne sachant ni lire ni écrire et ne parlant pas français découvrit pendant sa garde à vue et ses sept années d’incarcération « combien la France pouvait être une terre d’accueil exigeante ». Quant au vrai meurtrier, il court toujours.