Ce vendredi soir seront remis les « premier prix » du cinéma dans la belle salle du Châtelet qui heureusement pour elle connaît des spectacles autrement plus « spectaculaires » tout au long de la saison. L’occasion en tout cas pour la grande famille du cinéma de se faire la bise et faire croire à une solidarité dont la courageuse Annie Girardot dénonça l’illusion il y a déjà quinze ans. Tout ça c’est du cinéma… avec cette année au total 38 longs métrages de fiction et documentaires, avec pour repartir avec le César compressé du meilleur film de l’année, deux favoris, Amour de Michael Haneke, déjà Palme d’or à Cannes, et De rouille et d’Os qui a été jusqu’à présent peu récompensé, à part par les Globes de Cristal attribué par les critiques de cinéma. Depuis quelques jours, les pronostics alimentent les journaux qui en oublient de rappeler l’opacité des votes et le fonctionnement de cette académie des Césars qui obligent désormais aux votants de payer pour faire partie des 4000 professionnels du cinéma. Il faut en effet verser 80 euros désormais pour recevoir en décembre le coffret -un « petit cercueil » dixit une réalisatrice connue que nous ne citerons pas pour qu’elle n’ait pas d’ennuis- contenant l’ensemble des films français de l’année. Et pour le producteur qui n’a pas les moyens de les éditer-environ un coût de 5000 euros-tans pis.
Payer deux fois pour les producteurs
D’autres refusent comme Pathé qui organise ses projections dans ses locaux près de l’Etoile, tandis que Canal paye par ailleurs la retransmission de la soirée ce qui doit faire une jolie cagnotte pour l’Académie. Laquelle ne rend compte d’aucun chiffre malgré les demandes des membres qui sont invités, s’ils ne sont pas contents à partir! En janvier, le premier tour de vote a lieu -là encore dans une parfaite opacité- pour établir la liste des nominations. Laquelle, avec 13 pour le film Camille redouble salue toutefois un joli film de Noémie Lvovski qui devrait justement repartir avec quelques compressions. Juste derrière, Amour qui verra sans doute Jean Louis Trintignant enfin consaré (cinq nominations et jamais rien) pour ce qu’il a annoncé comme son dernier film. Emanuelle Riva a aussi des chances tandis que Jacques Audiard devrait logiquement l’emporter dans la catégorie de meilleur réalisateur. « Un fils de » qui montre que le talent se transmet, n’en déplaise à Libération qui s’est amusé à pointer tous les « enfants de « : Izia Higelin, Hugo Gelin, Lola Dewaere, Léa Seydoux… Alors, oui, sans doute ont-ils été aidés par le piston; reste que face à une caméra, on ne triche pas… à l’image de Patrick Bruel qui a d’ores et déjà remporté le César du public -en tête des votes liés au buzz Internet- avec son rôle dans Le Prénom. Public qui contrairement aux Victoires de la musique pop et classique, n’a pas dans cette céremonie corporatiste, son mot à dire. rappelons que les Molière au théâtre en sont morts…Voilà en tout cas, des peoples à foison, en robe de soirée chatoyantes pour les dames que les journalistes dociles présents ce soir pourront à l’envi interviewer à l’image de Laurent Weill, le Nelson Monfort du cinéma. Bon publireportage à tous!