Petit décrochage cette semaine pour le Griffon qui quitte le Président décidemment trop « normal »-Sarkozy avait raison quand il prédisait qu’on allait s’ennuyer…- pour la croisette où personne ne parle politique, sauf éventuellement quelques commentaires sur la tenue d’Aurélie Filippetti pour monter les marches. C’est vrai, quoi, ni robe longue, ni bijoux, d’accord il ne faut pas que la majorité présidentielle en rajoute mais quand même…Ici, la tenue fait le moine-enfin le VIP. D’ailleurs dans le Gala spécial festival distribué chaque jour, c’est un vrai catalogue de marque auquel on a le droit. Nicole Kidman, habillée par Lanvin, coiffée par Provost et bijoutée par Chopard. Le placement de produit est ici roi avec un question sempiternelle: Etes vous bankable enought? Combien valez-vous? C’est la question non posée qui s’impose à tous ici pour obtenir invitation, robe ou accessoires prêtés…ou donnés. Tod’s, Louis Vuitton ont ainsi des suites aménagées pour recevoir les actrices qui montent les marches et leur offrir tout ce dont elles ont besoin. Déjeuner, soirées, ballade en bateau, tout vous est offert à condition que ce soit du win/win comme disent les américains…Mr Nobody, lui, doit espérer, un carton à la main, qu’on lui donne une invitation et être filmé par les télévisions, toujours amusées de voir de gens en smoking ou robe de soirée « mendier » avant les montées des marches du soir. C’est en effet une vague de pingouins qui investit la croisette vers 19 heures, sachant que même Zara vend ce qui ici est une tenue de travail…Puis, tous ces gens vont ensuite festoyer dans les tentes-c’est à dire boire, manger et danser puis pour les 500 titulaires de la carte du club d’Albane, savourer d’être un happy few parmi les happy few sans risquer d’être ennuyé par un « intouchable ». Cannes est en effet ainsi: un lieu de castes où votre badge, vos cartes font de vous un VIP ou un rien du tout., sachant que comme dans le livre de Tom Wolfe, vous pouvez très vite passer de l’un à l’autre…