Après Audrey Tautou dans » la Maison de poupée », le dramaturge norvégien Henrik Ibsen a donné envie à la chanteuse Camille de monter sur scène, les pieds dans l’eau. « La Dame de la mer « est une pièce où l’on retrouve ces femmes à la fois libres et assujetties aux hommes, avec des relents de féminisme avant l’heure. Illeda, après un premier amour impossible, demeuré comme un songe, a fait un mariage de raison avec un homme bien plus âgé qu’elle, le docteur Wangel. Les gens du pays la surnomment « la dame de la mer », plus heureuse dans les flots que sur terre. De temps en temps, elle chante, en norvégien, allant et venant au gré d’un carré d’eau posé sur la scène comme unique décor. Camille lui prête sa voix, accompagnée de deux cors et d’un tuba ou a capella, avec un aplomb certain dans sa robe rouge. La diction est précise, le jeu aussi. La mise en scène de Claude Baqué lui offre un décor sombre mais enluminé d’ondes, de reflets aquatiques. Deux heures durant, les personnages marchent ainsi dans l’eau tandis que dans la salle, le public baille. Aucune émotion ne parvient en effet à sortir des personnages, qui ne semblent pas fait de chair, à l’exception peut-être de ce vieux professeur qui n’hésite pas à demander sa main à son ancienne élève. Ibsen parle d’amour, de la mer mais malgré toute l’eau qui coule sur la scène, on ne parvient jamais à plonger dans cette histoire d’un autre âge, où ne demeure au final, que l’ennui.
LM
Au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, jusqu’au 17 mars