Arrivée d’Olympie, en Grèce, à Marseille le 8 juin dernier, la flamme olympique était la star de France 2 ce 15 juillet 2024. Après avoir traversé les villes françaises prêtes à payer 180 000 € pour l’accueillir, cela entourée de gardes du corps armés et pas très souriants, elle était la veille à cheval pour le défilé du 14 juillet- bien plus élégant que sur un char d’assaut; la traversée de la Méditerranée sur le Bélem avait également du panache, mais pour ce qui est du reste, rarement le service public aura versé autant dans la propagande avec ce « moment historique »; champion toutes catégories, le journaliste Mohamed Bouhafsi a utilisé tout son répertoire de superlatifs « des centaines de milliers de gens »et a pratiqué la méthode Coué en tentant de faire s’émerveiller chaque porteur cela, alors que le cadreur de France 2 n’a pu dissimuler, tout au long de la journée, les trottoirs quasi-vides de spectateurs. Moment tragique entre d’autres: la flamme qui passe devant la Mairie du 15eme devant trois personnes assises sur les escaliers, regardant leur portable. « Wesh, le vent qu’elle se prend » aurait conclu ma fille. Et comme si cela ne suffisait pas, on a eu le droit la veille à Anne Hidalgo « ces moments-là sont rares, alors on en profite! »- ceci est un ordre!- avant le traditionnel concert faisant passer l’Hôtel de ville de Paris pour le château de Disneyland et le feu d’artifice, réalisé avec « plus de mille drones » a bien précisé Stéphane Bern. L’un d’eux a fait le bonheur du réalisateur de France 2 qui n’a eu de cesse de balancer des images de cartes postales aériennes de Paris en plein morceau de solistes pourtant remarquables d’expressivité à l’image de Khatia Buniatishvili dans Le Clair de lune de Debussy et le jeune violoniste virtuose suédois, Daniel Lozakovitch. Tel un ange, il a fait passer Renaud Capuçon pour un laborieux, avant que la Tour Eiffel ne s’embrase avec tellement de fumée-l’artificier était zélé- que l’on ne voyait plus qu’un gros paquet rose-genre méga barba papa-dans le ciel de Paris. Les cinquante millions de téléspectateurs dans le monde ont du apprécier cette première médaille des JO pour la France: celle du ridicule.
LM