23 avril 2012
La Californie, le désert et la vie

 

Si Etienne Rodha Gil a su mieux que quiconque décrire cet état américain, pays dans le pays, François Busnel est parti lui, sur les traces des écrivains qui y écrivent, du nord-San Francisco au sud, Los Angeles. Avant-dernier carnet de route, ce numéro n’a pas la force de l’Amérique profonde de Steinbeck ou Faulkner mais la légèreté de la Riviera où tantôt l’humour tantôt le nihilisme comme chez Breat Easton Ellis règnent afin de supporter les travers de l’American way of life qui sont ici plus puissants que partout ailleurs.  Ici, où l’on est devenu comme le souligne le commentaire,  « chercheur d’âme après avoir été chercheur d’or », comme Armistead Maupin et ses Chroniques de San Francisco; cet auteur venu de Caroline du Nord  et qui revendique son homosexualité comme constitutif de sa personnalité, définit ainsi le californien comme « quelqu’un qui a le privilège de  pouvoir se réinventer ».

« Etre indien, c’est avoir peur »

Big Sur, Monterey, tous ces magnifiques paysages à flan de falaises bordant l’océan pacifique-le plus beau golf du monde de Pebble beach s’y trouve-avec les fantômes de Kerouac et Henri Miller, la route 1 descend, sinueuse, jusqu’à Santa Barbara et ses plages dorées. Là, habite TC Boyle dans sa maison dessinée par le grand architecte Frank Llyod Wright, perdue au milieu de la végétation sauvage et parcourue par les rats. L’écrivain reçoit dans cette maison un peu musée avec son look Dylanesque, parlant de ces grandes figures américaines comme Kellogs, l’inventeur des céréales. Puis Los Angeles est là, mirage illuminé dans la nuit californienne, habitée par les plus riches et les plus pauvres, les indiens. « Avec la crise économique, tout le monde sait désormais ce que cela veut dire d’être indien; c’est avoir peur » témoigne cet auteur d’origine indienne. Le rendez vous a été manqué avec Easton Ellis mais voilà autre écrivain,  Seth Greenland à Venice Beach qui parle de la violence des gangs, du « buck of crabes » qu’est Hollywood et des trois mamelles de la Californie-la richesse, le pouvoir et la célébrité. Quant à l’Amérique, le trio qui la gouverne est d’après cet auteur, la famille, le baseball et Jésus…tout un programme.

LM

 

Carnets de route en Californie-Diffusé sur France 5 jeudi 20 h 30 puis rediffusé dimanche à 9h55.

Articles similaires