La comédie musicale est à la mode dans notre époque avide de « all included » où si l’on peut avoir un peu de tout pour le même prix, c’est toujours ça de pris. En plus, les histoires sont généralement plus simples qu’à l’opéra- ça dure moins longtemps aussi- tandis que l’on vous en met plein la vue et les oreilles à renfort de décors colorés et de voix que les amateurs de The Voice sauront comme il se doit apprécier. Le Théâtre du Châtelet l’a bien compris, ayant abandonné les coûteuses et souvent élitistes productions lyriques pour devenir « Broadway sur Seine ». Après le génial Singing in the rain de Robert Carsen repris pour les fêtes, c’est donc Kiss me Kate, un des grands standards du genre qui s’offre au public parisien. Une variation des plus légères et humoristiques de La Mégère Aprivoisée de ce cher William, mis en musique par Cole Porter, l’un des Big Five avec Georges Gershwin, Irving Berlin ou Richard Rodgers de ces compositeurs américains qui firent l’âge d’or des comédies musicales. Créée en 1948, soyons honnêtes, tout cela a un peu vieilli, servis par les décors déjà vus et des costumes ringards imaginés par Lee Blakeley, bien moins inspiré que pour The King and I qu’il avait monté ici même l’an dernier. Car, si sur scène, ça chante et ça danse plutôt bien devant un public acquis, voilà qui s’apparente plus à une mini croisière qu’à une véritable création artistique.
AW
Kiss me Kate, au Châtelet jusqu’au 12 fevrier 2016