Après 1 heure 23’ 14” et 7 centièmes, bientôt de retour au 104 dans le cadre de Séquence Danse Paris( du 22 mars au 2 avril) ou encore la magnifique pièce La nuit sera calme de Romain Gary, Jacques Gamblin se présente sur les planches dans un tout autre registre. Si son précédent spectacle était une performance chorégraphique et poétique sur la figure duelle du coach et de l’athlète, formidablement incarnée avec son complice, Bastien Lefèvre, c’est de sa passion du jazz dont il est question dans Ce que le djazz fait à ma jambe. En reprenant des entretiens d’Herbie Hancock par Laurent de Wilde et en proposant des textes de « sa pomme » comme il le dit lui-même à la fin de la représentation, Jacques Gamblin partage avec le public sa passion pour le jazz mais pas que parce qu’il est aussi question de blues, de groove, de funk. Sa simplicité, son jeu tout en nuances et parfaitement maîtrisé, son lâché prise et sa générosité faisant le reste. Quand le rideau tombe, c’est une expression car au théâtre de l’atelier il n’y en a point, on reste longtemps abasourdi par sa performance et ce quasi one-man show tant il illumine cette scène.
Ce spectacle total – ce n’est pas une bande son qui l’accompagne mais un magnifique ensemble de six jazzmen dirigé par Laurent de Wilde qui joue entre autres Really the blues de Mezz Mezzrow et Bop de Langston Hughes – ne s’adresse pas aux seuls amateurs de jazz. Il est destiné à tous ceux qui aiment être surpris par un artiste et Jacques Gamblin en est un.
Par Frédéric Bosser
Ce que le djazz fait à ma jambe au Théâtre de l’Atelier jusqu’au 4 février 2017