29 décembre 2014
« Ne pas donner au public ce qu’il aime mais ce qu’il pourrait aimer » Jacques Chancel a été un des grands journalistes culturels de notre siècle. Il a connu cet âge d’or avec le Grand Echiquier (disparue de l’antenne en 1989) où l’on pouvait imposer trois heures d’antenne avec de la musique classique, des artistes hors promotion et ce luxe de prendre le temps pour accoucher les gens sans avoir un producteur qui hurle dans votre oreillette que vous faites un « tunnel ». Chancel ne volait rien à ses invités; point d’interview choc, ni de confessions mal venues. L’homme était là pour mettre en valeur, s’oublier, faisant ainsi sentir à son interlocuteur qu’il était la personne la plus importante au monde.« Ma chance aura été d’avoir une bonne relation avec l’autre. Ça me paraît plus important que d’avoir une bonne relation avec soi-même. ». Cet « autre », Chancel n’a eu de cesse de le rencontrer, multipliant les interviews, dirigeant une chaîne et récemment coachant les jeunes journalistes d’I-TV. Et cultivant l’amitié, que ce soit sur le Tour de France où il allait en repérage avant chaque étape trouver le bon petit restau qui ferait une omelette sur le pouce pour ses copains ou dans le monde impitoyable des medias où les hommages plein d’humanité se bousculent. Jacques Chancel a pour sa part rejoint beaucoup de ses amis là- haut, l’occasion peut-être d’y faire un boeuf, de jazz ou de musique classique…
LM