Cette 32 ème édition des illuminations était, pour le moins, déracinée des traditions des fêtes de la nativité. On avait beau chercher, pas d’enfants aux alentours. Des ados, des touristes, quelques passants agacés de ne pouvoir atteindre le RER, mais pas de chérubins émerveillés. Hier soir, pour le lancement des lampions de fin d’année sur l’avenue des Champs-Elysées, l’ambiance était plutôt à la frustration.
Diane appuya : et la lumière fut
Prévue pour 18h30, la foule de curieux trouvait le temps long. Les badauds s’impatientaient. Pas tant pour les lumières – dont peu d’entre eux se souciaient- mais pour le passage, plus qu’éclair, de Diane Kruger, la reine-mage 2012. Après Charlotte Gainsbourg, Audrey Tautou, c’est à cette marraine pas très galiléenne, que revenait cette année le privilège d’appuyer sur le bouton qui commandait les feux, de l’Etoile à la Concorde. Et ce, entouré du maire de la Ville-Lumière, Bertrand Delanoë et de sa première adjointe, Anne Hidalgo.
Il a fallu attendre les 19 coups pour que l’actrice et mannequin allemande sorte de sa Renault électrique. Tous les flashs étaient tournés vers sa coiffe atypique, tressée de deux nattes et vêtue d’une luxueuse robe, très haute-couture.
Après un discours inaudible, un nuage de paillettes tombe sur la tête de la foule, les anneaux s’allument dans l’indifférence à peu près totale… Même si les organisateurs se défendent en arguant que cette année, la scénographie est plus poétique et féérique, on a ressorti les mêmes que l’an dernier-très décriés en rajoutant juste quelques paillettes… dont un des concepteurs Koert Vermeulen explique que la « palette de couleurs de l’édition 2012 sera limitée à des variations de rouge, de lavande, de blanc, et de doré ».
Deux minutes après l’insurrection des arbres, c’était fini… S’élevait alors un vent d’incompréhension sur la chaussée « C’est tout ?», Diane Kruger, suivie par une nuée d’appareils-photos, s’en retournant avec ce drôle d’ essaim derrière elle.
Une féerie au rabais
L’onirisme sur la plus célèbre avenue parisienne était sans doute à l’image des lampes sur les 200 arbres, ECONOMIQUE ! Les Champs-Elysées sont loin de la mythologie enfantine… Les seuls qui brillent vraiment, ici, ceux sont les géants des affaires et les sponsors de l’opération : Samsung, Brother, Renault, avec sa voiture électrique, et enfin Soitec, leader mondial de « la génération et de la production de semi-conducteurs d’extrêmes performances ».
«Cette année, nous allons faire encore mieux, pour offrir aux Parisiens des Champs-Élysées de Fêtes et au monde l’image d’une ville lumière à la pointe des technologies et au service d’un usage durable de l’énergie » révèle fièrement Jean-Noël Reinhardt, président du Comité Champs-Elysées. Avec un discours pareil… on se doute que la première préoccupation majeure n’était pas de laisser l’imaginaire partir dans un conte de fée. A la place des nains du père Noël, c’est donc « la société belge ACT Lighting Design pour sa proposition résolument novatrice » qui s’est à la fête, invitée … Glamour, non? Pour juger de par vous même, c’est jusqu’au 10 janvier tous les soirs jusqu’à deux heures du matin…