Michel Houellebecq se fait rare dans les média. Il était toutefois présent à l’occasion de la présentation à la presse du film « L’enlèvement de Michel Houellebecq » de Guillaume Nicloux, confirmant une fois encore que lui poser des questions, c’est comme interviewer un humoriste ou un raëlien: on ne sait jamais à quel point ils croient ce qu’ils disent…Interrogé sur le film, les questions sur la part de réalité se perdent devant les esquives de l’écrivain. Tout au plus Michel Houellebecq confesse-t-il avoir été passablement « saoul lors de la scène de la dispute « , une scène particulièrement convaincante.
Avec sur le dos son inénarrable parka, l’auteur avait su préparer son arrivée en rejoignant avec quelques minutes de retard le réalisateur devant les journalistes venus assister au film. Pourtant rien chez l’écrivain n’indique qu’il ménage ses effets ou joue de ses absences lunaires. Ses premières réponses produisent d’ailleurs une impression étrange, tant Michel Houellebecq ressemble au personnage du film.
Dans ce long métrage qui sera diffusé sur Arte fin août, il est ainsi enlevé par une obscure bande de voyous, dont seule la carrure de déménageurs empêche de trouver complètement ridicules. Le film devient alors un quasi documentaire sur la cohabitation de l’écrivain avec ses ravisseurs; et l’occasion de découvrir un Michel Houellebecq plus drôle bien que tout aussi tranchant que lors de ses apparitions médiatiques. La Pologne, les gitans ou encore Mozart sont ainsi dézingués en quelques mots de façon hilarante. L’écrivain livre au passage une composition des plus amusante avec une grande place laissée à l’improvisation comme l’a confirmé le réalisateur. Michel Houellebecq récidivera-t’il? L’avenir le dira…