Il est des petits bijoux qui nous parviennent, sans faire beaucoup de bruit, à l’image de l’héroïne de ce film italien, interprétée, avec bonheur et grâce, par la jeune Galatéa Bellugi. La voici muette dans cet orphelinat au XVIIIème siècle, ses parents ayant été tués par l’armée de Napoléon. Muette, mais l’oreille absolue, entendant partout des notes là, où d’autres, n’entendent qu’un couteau qui s’abat sur un rare morceau de viande. Il faut dire que le prêtre à la tête de cet orphelinat non loin de Venise se plait à entretenir son mignon en lieu et place de nourrir dignement ces jeunes filles musiciennes. Dans ce premier film de Margherita Viccario, « pop et libérateur », l’arrivée d’un piano-forte va transformer le quotidien de cinq de ces orphelines qui vont découvrir jusqu’à l’ivresse, ce nouvel instrument. Le film s’achève dans l’allégresse pour elles et pour nous, cela n’est pas toujours le cas…
LM