Fukushima, un anniversaire sans fleurs ni couronnes

11 mars 2011. Le réacteur de la centrale de Fukushima est sur le point d’exploser suite à une panne d’électricité après un tsunami ayant frappé le Japon. Le pays pourrait être rayé de la planète et tout l’hémisphère sud devenir radioctif pendant des centaines d’années. On refroidira le réacteur chargé de plutonium, qui n’existe plus à l’état naturel et met 24 000 années à devenir neutre, avec l’eau de l’océan. Ouf, on verra après pour la suite…

Trois graves accidents en 60 ans, des milliers de morts et de cancers plus 135 000 évacués à Tchernobyl, le nucléaire n’est pas sans risque ni bon marché. Encore moins indispensable: depuis que la centrale de Fukushima a fermé, le Japon n’a ainsi pas moins d’électricité ni de problèmes pour assurer sa puissance. « Comme quoi on peut bien s’en passer » conclut son ancien premier Ministre dans le documentaire vivifiant de Jean-Paul Jaud, Libres orti cette semaine en France( dans une poignée de salles) lequel avait déjà signé par le passé un documentaire « engagé », Tous Cobaye. C’est grâce au crowdfunding ou financement participatif et citoyen que celui-ci a pu assurer les 178 000 euros nécessaires à son budget. L’estuaire de la Gironde avec la centrale de Blaye, Fukushima et son paysage de désolation, le Danemark et son tout renouvelable comme sur l’île de Samso où l’éolien est mis à l’honneur, les enfants sont ici le fil conducteur joyeux d’un état des lieux et un constat:le nucléaire c’est dangereux et on peut faire sans. « Imaginez qu’il faille évacuer les populations d’une ville comme Bordeaux, où on met les gens, comment on organises cela,? Vous avez vu déjà comment ça se passe pour un départ en vacances? ». Humour et sensibilité permettent de découvrir tous les enjeux du maniement de cette énergie qui hypothèque la vie de millions de personnes avec ce risque qui s’exprime par la voix douce d’une petite fille chantant pour conclure, « Adieu l’humanité ».

Par Laetitia Monsacré

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