« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » Cet album c’est d’abord l’hommage d’Emilie Simon à son petit ami, disparu en septembre 2009, emporté par la grippe A. L’écrivain David Foenkinos a choisi de faire de cet opus la bande originale du film qu’il a réalisé avec son frère Stéphane, La Délicatesse (sorti le 21 décembre). Les chansons d’Emilie trouvent en effet toute leur résonance dans ce film qui raconte une histoire similaire.
Emilie Simon chante le manque et la beauté éternelle d’une rencontre, entre tristesse et joie. La joie d’avoir vécu cette histoire, encore si présente aujourd’hui, avec ce talent certain chez Émilie Simon : celui de la mélodie. La jeune femme maîtrise la composition à la perfection, joue avec les instruments, pour un rendu résolument pop, avec des textes touchants, des mots simples, avec à l’arrivée des airs qui n’en finissent plus de trotter dans la tête.
Après l’album très électro « The big Machine », la chanteuse souvent qualifiée de « Björk française » laisse ici place à la voix, aux cuivres -« Mon chevalier », « Something More », « Bel Amour »- au piano -« Jetaimejetaimejetaime », « Sous les étoiles »-, et à la guitare -«Holy Pool of Memories »-.
Le seul reliquat de musique électronique, on le trouve sur « Franky’s Princess », un morceau rythmé tandis que « I call it love », un morceau très années 50 devrait ravir les amateurs de Grease.
Un album poignant, sans fard, dans lequel Emilie Simon nous fait partager sa douleur. Et ses peines. Voilà qui est universel et beau.