La Dame de fer est un bon film; choisir de raconter la carrière de Margareth Thatcher en nous montrant la vieille dame qu’elle est devenue aujourd’hui, veuve et perdant un peu la tête, offre un scénario tout à fait captivant, porté par le talent de Meryl Streep, comme à son habitude, impeccable. Reste que son visage aux traits angéliques n’a jamais été un atout pour jouer les rôles de méchantes. Souvenez vous dans Kramer contre Kramer, un de ses premiers rôles, comme il était difficile de lui en vouloir? Et bien, là, c’est pareil. Si la vraie Margareth Thatcher a été honnie par toute une partie de la population anglaise- le film ne parvient à aucun moment à nous la rendre antipathique, cela d’autant qu’elle y apparait comme un symbole d’ascension sociale et de féminisme- deux combats qu’elle n’eut pourtant jamais. Oubliant ses origines simples et sa féminité, elle se fit plus homme qu’un homme et plus dure que n’importe qui alors pour assurer la croissance économique dans le pays. Ainsi la réalisatrice Phyllida Llyod-à son actif Mamma Mia-a donc choisi, plus que de faire un film politique, de décrire la quête, l’exercice puis la fin du pouvoir. L’histoire est ainsi narrée du point de vue de Thatcher et donc forcément peu critique. Il n’empêche, la performance de Meryl Streep-trois heures de maquillage pour devenir Thatcher à 80 ans est en soi une chose à ne pas manquer tout comme la reconstitution de cette Angleterre des années 80.
LM