Ouf, enfin une réalisatrice s’attaque-t’elle aux Desperate housewifes version française; loin de celles siliconées et écervelées qui ravissent la ménagère et font le bonheur des annonceurs de M6, non plutôt celles qui désespèrent par l’ennui, la vacuité de leur existence. Pas vraiment donc ciblé TV, même si La Vie domestique risque d’avoir une carrière bien limité au cinéma. Il ne se passe en effet pas grand chose dans ce film qui, loin de raconter une histoire, montre seulement sur une journée combien la vie d’une mère au foyer peut être désespérante. Justement, l’espoir, Emmanuelle Devos en a à revendre au début de cette journée où elle espère décrocher le job dans l’édition qu’un de ses amis lui a trouvé. Sauf qu’entre un dîner avec des invités à préparer, les courses à faire et la baby sitter qui n’est pas libre, eh bien la journée finira comme elle a commencé, condamnée à s’en tenir aux aires de jeux et à choisir avec ses nouvelles copines quelle capsule Nespresso elles veulent lors de leur café chez l’une ou l’autre. Aucune n’a pourtant de quoi se plaindre, avec des enfants en bonne santé, une jolie maison et un mari qui tient gentiment son rôle. Dans le même registre Sam Mendes avait montré avec Noces rebelles ce que la vie de famille réserve aux femmes un peu trop « en conscience ». Ici, tout est dans la suggestion, avec des plans fixes, et une mise en scène au rythme lent, le tout non sans talent. C’est juste un peu court, comme leurs vies…
AW
La Vie domestique de Isabelle Czajka