Deux mois après la chute du régime de Bachar El-Assad- 54 ans de pouvoir entre lui et son père- et surtout des crimes de guerre perpétrés contre sa propre population, habituée à la terreur, aux tortures ou emprisonnements arbitraires, les médias semblent avoir oublié la Syrie; outre une conférence internationale à Paris le 13 février 2025, en présence du nouveau ministre des Affaires étrangères syrien, Assad Hassan el-Chibani, des principaux pays arabes de la région, la Turquie, des pays européens dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Grèce, des membres du G7 comme le Canada et le Japon, la joie a fait place à la peur surtout sur la côte, entre les villes de Tartous et Lattaquié, ancien fief du régime de Bachar el-Assad, où vit la minorité alaouite. Depuis quelques semaines les assassinats, enlèvements et exactions se multiplient dans la région- une sorte de contre-révolution. Des loyalistes en face desquels des factions armées, épris de vengeance envers les membres de l’ancien régime- une sorte dépuration, schéma classique après une guerre civile.
L’ONU a estimé à plus de 400 milliards de dollars le montant pour reconstruire le pays, après quatorze ans d’une guerre qui a fait plus de 500 000 morts et environ dix millions de réfugiés et déplacés syriens. Car, la Syrie est un pays à genoux avec une économie en ruines. On est passé de cinquante livres syriennes pour un dollar à 14.000 sachant que le salaire moyen d’un médecin est de 25 euros par mois. Ainsi, 80% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté dans un pays où, comme au Liban voisin, les coupures de courant sont désormais légion et 300.000 fonctionnaires sont considérés comme payés à ne rien faire. Elon Musk sera t’il candidat?
AW