En piste avec les artistes…

« Avec Mélenchon, au moins on avait le son! ». François Hollande n’a pas fini d’être comparé au candidat du Front de Gauche comme après la prise de la Bastille de ce dernier, juste avant que le candidat socialiste ne vienne faire son numéro face aux personnalités du monde culturel réunies au Cirque d’hiver ce dimanche. Il faut dire que  les sympathisants recalés vu le succès du rassemblement avaient le droit de voir, sur un écran, ce qui se passait à l’intérieur sans rien en entendre…Plutôt frustrant! Cela d’autant en apercevant  les VIP entrer devant eux, accueillis par Aurélie Filipetti qui faisait de son mieux pour contenir leur déception. Il faut dire qu’entre Stéphane Hessel, le pape de Nanni Moretti- Michel Piccoli, Denis Podalydes ou Juliette Gréco, il y avait de quoi vouloir  en « être » et pénétrer dans la salle comble du Cirque d’hiver. D’autant qu’il faut bien le reconnaitre, ce fut un sans faute. Tout d’abord, à la présentation, un certain Stéphane Foekinos, réalisateur avec son frère David du film « la Délicatesse » et justement, en faisant preuve lui même avec sa complice, Tatiana Rojo, humoriste et comédienne antillaise pour annoncer artistes et clips diffusés sur grand écran. Ainsi, celui montrant tous ces étrangers renvoyés dans leurs pays d’origine photographiés à côté de leur « parrains  » comme Elizabeth Quin, Axel Kahn, Tonie Marshall; des étudiants américains, japonais, bref rien à voir avec ceux que l’on stigmatise le plus souvent.

L’ombre de Danielle Mitterrand

Un moment émouvant accompagné par un solo d’un jeune violoniste de 17 ans. Un « Guéant, salaud » fuse alors, les drapeaux s’agitent. Près de la piste, une femme ressemble à Danielle Mitterrand ; l’espace d’un instant, on se dit que bien sûr, elle aurait été là et contente de voir ce peuple de gauche uni dans toute sa diversité pour rendre hommage à la culture et soutenir son candidat. Comme Djera, chanteuse algérienne qui électrise la salle au sons des youyous ou Stéphane Hessel qu’une mère de famille à côté de moi présente à sa fille de 7 ans comme » un vieux monsieur qui a dit qu’il ne fallait pas être d’accord « . Le voilà donc qui lit la déclaration des droits de l’homme » toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle » tandis que Denis Podalydes a choisi, lui, un beau texte d’Etienne Klein « Pendant qu’il y en a qui se prélassent sur un yacht, d’autres dans la rue ne peuvent empêcher que les nourrissons ne meurent d’une diarrhée ». Michel Piccoli, pantalon de velours vert gazon et cravate écossaise, s’adressera pour sa part à François Hollande  par un « je suis furieusement, passionnément attentif à votre arrivée au pouvoir« . Une vie meilleure, voilà ce que le candidat promet en arrivant sur ce rap, pas tout à fait dans le rythme pour applaudir… Valérie, Mazarine l’accompagnent. Au premier rang, les incontournables- Jack Lang et Pierre Bergé, Yasmina Benguigui, Bertrand Delanoé, Jean Michel Ribes ou Dan Franck. La salle entière est debout, scandant « François président! « . 

Une Princesse très républicaine…

Les photos du candidat depuis son engagement en politique défilent alors  sur une musique à vous tirer des larmes. « Rien ne m’a été donné, ce que j’ai gagné, je l’ai toujours pris à la droite ». « Le pays doit changer, il va changer ». Il est 19 h 30. Une nuée de caméra est là, François Hollande entre dans l’arène, entièrement acquise. « Il faut avoir le respect pour ceux qui ne pensent pas comme vous! Rien que d’avoir cette attitude nous distingue de nos concurrents. » Sans jamais nommer le président sortant, Hollande s’amuse de cette  » princesse (de Clèves ) qui jamais dans l’histoire de la république n’aura reçu autant de soutien populaire ». Puis il rend hommage à Malraux pour ses Maisons de la culture, Pompidou, son centre d’art contemporain, Giscard, le musée d’Orsay, Mitterrand la grande bibliothèque et le Louvre, Chirac , le musée Branly et Sarkozy, …rien! Budget sanctuarisé pour le ministère de la culture, contrat de génération entre artistes, protection du patrimoine, livre à 5,5% de TVA, le programme s’égrène alors, les applaudissements fusent. VIP et bracelets rouges auront ensuite droit à un cocktail, de quoi finir ce dimanche soir à l’écart du peuple qui aura, lui, pu voir de beaux numéros d’artistes en attendant de retrouver dehors un autre cirque, celui de la campagne…

Par Jim

Denis Podalydès au pupitre…

Imprimer