Camille redouble est reparti bredouille des César. De quoi fâcher à vie la réalisatrice, Noemie Lvovsky, avec le chiffre 13-le nombre de nominations que le film avait décroché en janvier. Si le film n’est pas un chef-d’oeuvre, voilà pourtant un joli conte moderne que la réalisatrice de Petites ou Les sentiments a imaginé en se mettant elle-même en scène dans ce personnage d’une quarantenaire portée sur la boisson. Son couple est à la dérive et après une soirée bien alcoolisée avec ses amies d’enfance, la voilà qui se réveille dans sa chambre d’adolescente. Back to the future version française donc , mais sans aucun effets spéciaux, juste la nostalgie de retrouver ces années 80 où l’on avait une liberté que les jeunes avec les smartphones nous envieraient s’il savaient… Les amourettes, la vie au collège vue à travers des yeux d’adulte, le scénario fonctionne bien jouant sur l’humour des situations mais et c’est là où le film prend toute son ampleur, sur l’émotion de Camille face à ses parents aujourd’hui disparus. Joués par Yolande Moreau et Michel Willermoz, c’est un pur bonheur qui vous tirera des larmes que de voir cette femme qui se retrouve capable de pouvoir dire ce que l’on n’arrive généralement pas à exprimer avant la mort de ceux qu’on aime. Revenir en arrière et savoir quoi en faire, avec ses parents et son mari, ce que l’on peut changer ou pas, voilà un joli film qui a su toucher le public, lequel ne s’y est pas trompé au contraire des votants des César…
LM
LM