27 septembre 2024
Emmanuelle, jusqu’au bout de l’ennui

 

Si l’actrice Noémie Merlant a fait le job, côté jeu et promotion du dernier film d’Audrey Diwan, Emmanuelle, on sort de la salle-remplie à majorité d’hommes- gagné par l’ennui, avec l’idée « tout ça pour ça ». A vous dégouter du plaisir charnel et des hôtels de luxe, le film suit une femme qui n’arrive plus à jouir sauf à la fin, poussant un petit cri, après avoir guidé un inconnu jusqu’à avoir un orgasme, sous le regard de celui qu’elle désire. Celui-ci a eu le droit, avant cette scène finale, de la regarder sur son portable se masturber dans sa chambre avec un glaçon. Glaçant et glacé, ce remake a peu de chances de faire dix millions d’entrées comme l’original malgré son alléchant « interdit au moins de 12 ans », sachant que les jeunes font leur éducation sexuelle sur internet, en regardant des films pornos; on les voit mal payer douze euros pour voir un sein et une fille se caressant, d’autant que la script semble avoir été particulièrement désinvolte, les raccords de scène étant des plus approximatifs- deux seins puis un seul, une tenue qui change pendant la même scène- on s’ennuie tellement que cela saute aux yeux.
Car, c’est surtout à un publireportage sur cet hôtel de luxe à Hong Kong auquel on assiste sur presque deux heures. Chargée de trouver une « faille »par- forcément- un très méchant manager, Emmanuelle nous entraine dans les coulisses de cet hôtel, entre cuisines et surveillance vidéo. L’occasion de donner cours à quelques uns de ses fantasmes comme prendre un bain dans la chambre de ce mystérieux client asiatique qui ne dort jamais dans sa suite de luxe. Quel scénario! Moins inspirée que lorsqu’elle adapte Annie Ernaux au cinéma dans l’Evénement, la réalisatrice multiplie les clichés, avec des dialogues en anglais. Sans doute la production vise t’elle l’international ce qui serait raisonnable pour ce que l’on appelle, en France, un navet.

AW

 

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