Après « Les hommes de l’ombre » qui a connu un immense succès sur France 2 avec plus de 5 millions de spectateurs, Arte présente depuis la semaine dernière un petit bijou « Borgen », le Château, du nom où siège le gouvernement danois. Dans cette série scénarisée par Adam Price, on découvre toute la cuisine politique et journalistique pendant une élection puis dans l’exercice du pouvoir. Là encore, c’est une femme qui a été choisie pour nous faire découvrir les coulisses pas très reluisantes du monde politique. Birgitte Nyborg est la chef du parti centriste, genre Bayrou au féminin et donc avec très peu de chances de réussir à être Premier ministre-il n’y a pas de président au Danemark mais une monarchie constitutionnelle. Ils sont donc trois candidats principaux en lice; en abandonnant le discours langue de bois habituel au cours du dernier débat télévisé, Birgitte, en recueillant un score impressionnant se retrouve alors incontournable. Et distribue les cartes au point de l’emporter, au bluff face à un Premier ministre sortant, menacé par un scandale d’abus de biens sociaux et un autre candidat limite xénophobe. Le talent de la série? Donner de l’humanité à tout cela grâce à cette femme que l’on suit dans sa vie privée, ne manquant pas d’humour sur elle-même tandis qu’à travers Katrine, une jeune journaliste carriériste, on découvre les enjeux propres à la télévision de rendre compte de ce qui ressemble à une pièce de Shakespeare. Trahisons, complots, alliance, chantage, tout y est pour vous entrainer dans cet univers sans foi ni loi, d’autant plus instable qu’il dépend des alliances. Ainsi pour le vote de son budget et sauver son gouvernement, lui impose-t’on d' »offrir » une autoroute pour s’assurer de sa majorité. Alors, est ce pareil en France? On imagine ce que chacun promet à chacun en ce moment pour lui donner ses voix; seul avantage pour notre Président: une fois élu, il ne risque plus rien…Voilà en tous cas une fiction qui vous rendra vraiment plus intelligent. Merci Arte.
Tous les jeudis soirs à 20h30 jusqu’au 8 mars