Le jeudi est généralement le soir de sortie des Parisiens. Avec la qualité des séries sur Arte, il y a pourtant de quoi rester ce soir-là devant sa télévision; après Borgen, la Gifle ou Top of the lake, voilà de nouveau une vraie pépite: Secret State, offrant une fois encore une plongée dans les arcanes du pouvoir mais cette fois sur fond de thriller. Au total, quatre épisodes de 45 minutes produits par la très bonne Channel 4 qui se révèlent diablement efficaces. Gabriel Byrne, grave et ténébreux à souhait, y incarne un vice premier ministre anglais qui, à la suite de la mort dans un accident d’avion très étrange du Premier Ministre, se retrouve à la tête du Royaume-Uni. Entre s’imposer au sein de son propre parti, rendre des comptes à l’opposition – les scènes dans la chambre des communes relèvent du coq dans une basse-cour – et tenir tête aux lobbies bancaires ou aux militaires, la tâche sera rude. » Mon job c’est être disséqué 24h/24 h sans anesthésie ». L’exercice du pouvoir est formidablement bien analysé, le monde global aussi avec des banquiers et patrons de multinationales qui se conduisent comme des bandits et obligent tractations et ententes secrètes même pour les plus grands comme dans les sous-sols de Davos. Rajoutez une journaliste de talent qui cherche sa « story », le MI5 et autres agents secrets à la botte des militaires qui tentent d’imposer une guerre façon Irak après le 11 septembre et vous aurez de quoi passer une brillante soirée quoique tardive. Quelle idée en effet de diffuser les quatre épisodes à la suite? Le lobby des salles de cinéma et théâtre serait-il derrière?
Secret State diffusé sur Arte à 20 heures 50 le jeudi 6 février