En ce mois de décembre, le Théâtre des Champs Elysées reprend Don Giovanni et le plateau noir tournant de Stéphane Braunschweig pour une version qui après celle de Haneke dans les tours de la Défense passe pour des plus traditionnelles. Et pourtant, sous ses costumes et robes BCBG, la nouvelle production du directeur de l’Odéon fait souffler sur la scène l’irrésistible vitalité du chef-d’œuvre de Mozart. Une fois la vitesse de croisière atteinte, musique et théâtre ne font qu’un dans ce spectacle sage mais intelligent qui nous fait vivre l’aventure de Don Giovanni à travers le regard de son valet, Leporello. On aime tout particulièrement le mur de spectres momifiés sous verre, sorte de tribunal de l’au-delà dont se moque bien un libertin pour qui le four crématoire sera le dernier supplice. La mort se fait d’ailleurs omniprésente dans cette course à l’abîme jusque dans des masques aux allures de squelettes. A la baguette, Jérémie Rohrer, véritable coqueluche des lieux, qui dirige pour la seconde fois Don Giovanni, avec son Cercle de l’Harmonie et Robert Gleadow qui reprend son rôle de Leporello accompagné par Jean Sebastien Bou dans le rôle titre.
LM
Don Giovanni, au TCE jusqu’au 15 décembre 2016