« A Paris, en vélo, on dépasse les autos! » Rajoutez un moteur, et c’est l’ivresse…A condition de veiller sans cesse à ces automobilistes prédateurs sans foi ni loi comme moi lorsque je suis au volant. Reste que le jour où j’ai découvert le bonheur de rouler pour la première fois en vespa dans Paris, il était alors rouge et moi beaucoup plus jeune, j’ai été convaincue qu’hormis le désagrément d’arriver coiffée comme dans Absolutly Fabulous après avoir retiré son casque ou Chantons sous la Pluie, si celle ci s’invite pendant le trajet, il n’y avait que du bon dans cette grande aventure entre mon scooter et moi. Ne les achetant jamais neufs, j’ai alors pris un abonnement à vie chez le réparateur qui ne sait jamais quand il me le rendra. Dernière panne en date, le soir des primaires, je m’en souviens car c’est en sortant de la maison de l’Amérique Latine qu’il a refusé de démarrer. Et c’est un peu avant le meeting du Bourget que je l’ai récupéré, lui ayant botté le cul au passage sous la colère ce qui fait qu’il lui manque depuis un morceau de plastique derrière. De quoi cependant sillonner à nouveau Paris, avec ce bonheur de pouvoir se garer sans chercher de place. Oui mais voilà, depuis quelques mois, je suis victime d’une bande de voyous organisés. En l’absence de parkings aménagés- allez faire un tour du coté de la gare Montparnasse, vous comprendrez, j’ai été victime de pas moins de six PV en dix jours devant chez moi. Le trottoir étant large, une dizaine de scooters se garent les uns derrière les autres depuis fort longtemps. Pour autant, en période de vaches maigres, 35 euros multiplié par dix, ça commence à compter. Voilà donc nos chers officiers de police empressés, dans ce quartier à la faible criminalité, de passer et repasser pour permettre à l’Etat ce qui est sans conteste du « racket légal ». En effet, celui ci n’est-il pas tenu de veiller à ce que la marée chaussée soit tenue d’ accueillir tous les moyens de transports, à fortiori taxé via la carte grise? Etant en la matière particulièrement choquée et concernée par cette dîme inattendue et injuste, j’ai donc décidé de partir en croisade. Et de prendre à parti tous les officiers de police pris en flagrant délit de PV sur les scooters-cela n’a jamais été possible sur le mien. Leurs réponses sont souvent inintéressantes genre « c’est pas ma faute » jusqu’à ce qu’un jour, l’un d’eux montre une certaine empathie et me dise que, vu ce qu’il gagnait, il ne pouvait même pas se payer un deux roues! A-t’il été entendu? Il est amusant en tous cas que Nicolas Sarkozy ait repris cet argument lors d’une de ses visites dans une ferme-cela restera pour moi la phrase la plus représentative du personnage-il a répondu à une fermière se plaignant: « moi, vos 40 hectares, je ne les ai pas… »Du côté de mon scooter, j’ai pour ma part décidé de faire appel à la justice en choisissant de mener ce combat au nom de tous les « Pariser ». C’est d’ailleurs dans cette optique que j’ai également tenu tête à de ces petits chéfaillons qui sévissent, mini Hitler des rues parisiennes comme celui qui nous coinça, d’autres bougres et moi même rue du Louvre l’autre soir. En l’absence de toute circulation, le réflexe de se mettre à droite nous avez fait « mordre » la ligne du couloir de bus. Et c’est rouge de honte que deux pauvres collègues s’éxécutaient sous ses ordres, s’excusant auprès de moi, de devoir me verbaliser tandis que je me voyais rajouter un PV pour « trouble à l’ordre public » d’oser contester. Car il aurait en plus fallu ne même pas dire « son fait » à cet homme qui doit se venger d’une épouse infidèle ou qui l’a quittée si tenté soit que cet affreux petit kapo des trottoirs puisse avoir un jour su séduire quelqu’un. Non, vraiment, il s’agissait d’un hold-up organisé et légal et je ne regrette pas que cela m’ait coûté 62 euros de plus, refusant de reconnaitre de surcroit l’infraction. Voilà en tous cas qui est honteux surtout au lendemain de l’élection d’un homme nous promettant du changement…