Loin des effets spéciaux des Cinq légendes et autres dessins animés japonais, Ernest et Celestine c’est le pari osé de replonger dans l’univers de Beatrix Potter et ses illustrateurs dont le trait se suffisait à lui même. Pari plus que risqué avec des enfants qui sont habitués à des images qui bougent sans arrêt, 3D et trouvailles visuelles en tous genres mais qui pourrait bien créer la surprise tant le scénario est intelligent-pas étonnant venant de Daniel Pennac et les dessins de Gabrielle Vincent enchanteurs. Née en 1929, celle-ci a signé une vingtaine de livres et ne souhaitait pas particulièrement voir son personnage d’ours et de petite souris mis en images animées. C’était sans compter sur Didier Brunner le producteur qui lisait ces histoires à sa fille lorsqu’elle était petite et réussit à en acquérir les droits. A l’arrivée, Lambert Wilson prête sa voix à ce gros ours qui recueille cette petite souris venue du monde souterrain et ne souhaite pas y rester. « Deux marginaux » qui devront combattre les idées reçues et convaincre leurs univers d’origine afin de pouvoir rester ensemble. Jamais mièvre, c’est de la poésie à l’état pur que vous offrira ce conte qui n’a rien de Noël mais a permis à un jeune réalisateur de 28 ans, Benjamin Renner de montrer toute l’étendue de son talent.
LM